avril 1800).
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS.
_Brevet d'honneur pour le citoyen Marin, sergent de la
quatre-vingt-dixieme demi-brigade[11]._
Bonaparte, premier consul de la republique, d'apres le compte qui lui
a ete rendu de la conduite distinguee du citoyen Marin, sergent a la
quatre-vingt-dixieme demi-brigade, lorsque l'hopital d'Anvers manquant
de fonds et ne pouvant se procurer les objets necessaires, il donna sa
bourse, fruit de ses economies, pour etre employee au soulagement de ses
compagnons d'armes, blesses comme lui en Hollande, pendant la campagne
de l'an 8, lui decerne, a titre de recompense nationale, un fusil
d'honneur.
Il jouira des prerogatives attachees a ladite recompense par l'arrete du
4 nivose an 8.
BONAPARTE.
[Footnote 11: Les brevets d'honneur ont precede immediatement
l'institution plus genereuse de la legion d'honneur. Nous en inserons un
ici pour donner un modele de leur accord.]
Paris, le 1er floreal an 8 (21 avril 1800).
_Aux habitant des departement mis hors la constitution par la loi du 24
nivose an 8._
PROCLAMATION.
Citoyens, ce fut a regret que les consuls de la republique se virent
forces d'invoquer et d'executer une loi que les circonstances avaient
rendue necessaire. Ces circonstances ne sont plus; les agens de
l'etranger ont fui de votre territoire; ceux qu'ils egarerent ont abjure
leurs erreurs; le gouvernement ne voit plus desormais parmi vous que des
Francais soumis aux memes lois, lies par de communs interets, unis par
les memes sentimens.
Si pour operer ce retour, il fut oblige de deployer un grand pouvoir,
il en confia l'execution au general en chef Brune, qui sut unir a des
rigueurs necessaires, cette bienveillance fraternelle qui, dans les
discordes civiles, ne cherche que des innocens, et ne trouve que des
hommes dignes d'excuse ou de pitie.
La constitution reprend son empire. Vous vivrez desormais sous des
magistrats qui, presque tous, sont connus de vous par des talens et
des vertus; qui, etrangers aux divisions intestines, n'ont ni haine ni
vengeance a exercer. Confiez-vous a leurs soins; ils rappelleront parmi
vous l'harmonie; ils vous feront jouir du bienfait de la liberte.
Oubliez tous les evenemens que le caractere francais desavoue; tous ceux
qui ont dementi votre respect pour les lois, votre fidelite a la
patrie; qu'il ne reste de vos divisions et de vos malheurs qu'une haine
implacable contre l'ennemi etranger qui les a enfantes et n
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