s d'intervenir pour etouffer des troubles dont la
continuation menacerait leur propre tranquillite.
La republique devait a ses engagemens et a la fidelite de l'Espagne, de
faire tous ses efforts pour lui conserver l'integrite de son territoire.
Ce devoir, elle l'a rempli dans tout le cours de la negociation avec
toute l'energie que permettaient les circonstances. Le roi d'Espagne a
reconnu la loyaute de ses allies, et sa generosite a fait a la paix le
sacrifice qu'ils s'etaient efforces de lui epargner. Il acquiert par la
de nouveaux droits a l'attachement de la France, et un titre sacre a la
reconnaissance de l'Europe. Deja le retour du commerce console ses etats
de la calamite de la guerre, et bientot un esprit vivifiant portera dans
ses vastes possessions une nouvelle activite et une nouvelle industrie.
Rome, Naples, l'Etrurie sont rendues au repos et aux arts de la paix.
Lucques, sous une constitution qui a reuni les esprits et etouffe les
haines, a retrouve le calme et l'independance.
La Ligurie a pose dans le silence des partis les principes de son
organisation, et Genes voit rentrer dans son port le commerce et les
richesses.
La republique des Sept-Iles est encore, ainsi que l'Helvetie, en proie
a l'anarchie; mais d'accord avec la France, l'empereur de Russie y fait
passer les troupes qu'il avait a Naples, pour y reporter les seuls biens
qui manquent a ces heureuses contrees, la tranquillite, le regne des
lois, et l'oubli des haines et des factions.
Ainsi, d'une extremite a l'autre, l'Europe voit le calme renaitre sur
le continent et sur les mers, et son bonheur s'asseoir sur l'union des
grandes puissances et sur la foi des traites.
En Amerique, les principes connus du gouvernement ont rendu la securite
la plus entiere a la Martinique, a Tabago, a Sainte-Lucie. On n'y
redoute plus l'empire de ces lois imprudentes qui auraient jete dans les
colonies la devastation et la mort. Elles n'aspirent plus qu'a se reunir
a la metropole, et elles lui rapportent, avec leur confiance et leur
attachement, une prosperite au moins egale a celle qu'elle y avait
laissee.
A Saint-Domingue, de grands maux ont ete faits; de grands maux sont a
reparer; mais la revolte est chaque jour plus reprimee. Toussaint, sans
tresor, sans place et sans armee, n'est plus qu'un brigand errant de
morne en morne, avec quelques brigands comme lui, que nos intrepides
eclaireurs poursuivent, et qu'ils auront bientot atteints et detruits.
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