ns qui professez les religions protestantes, la loi a egalement
etendu sur vous sa sollicitude. Que cette morale si sainte, si pure, si
fraternelle, les unisse tous dans le meme amour pour la patrie, dans le
meme respect pour ses lois, dans la meme affection pour tous les membres
de la grande famille.
Que jamais des combats de doctrines n'alterent ces sentimens que la
religion inspire et commande.
Francais, soyons tous unis pour le bonheur de la patrie; et pour le
bonheur de la patrie et pour le bonheur de l'humanite, que cette
religion qui a civilise l'Europe soit encore le lien qui en rapproche
les habitans, et que les vertus qu'elle exige soient toujours associees
aux hommes qui nous eclairent. _Le premier consul,_
BONAPARTE.
Paris, le 15 floreal an 8 (5 mai 1802).
_Au corps legislatif._
Legislateurs,
Le gouvernement vous adresse le traite qui met un terme aux dernieres
dissensions de l'Europe et acheve le grand ouvrage; de la paix.
La republique avait combattu pour son independance; son independance
est reconnue; l'aveu de toutes les puissances consacre tous les droits
qu'elle tenait de la nature et les limites qu'elle devait a ses
victoires.
Une autre republique est venue se former au milieu d'elle, s'y penetrer
de ses principes, et y reprendre a sa source l'esprit antique des
Gaulois. Attachee a la France par le souvenir d'une commune origine,
par des institutions communes, et surtout par le lien des bienfaits, la
republique italienne a pris son rang parmi les puissances comme parmi
nos allies; elle s'y maintiendra par le courage et s'y distinguera par
les vertus.
La Batavie rendue a l'unite d'interets, affranchie de cette double
influence qui tourmentait ses conseils et qui egarait sa politique, a
repris son independance, et trouve dans la nation qui l'avait conquise
la garantie la plus fidele de son existence et de ses droits. La sagesse
de son administration lui conservera sa splendeur, et l'active economie
de ses citoyens lui rendra toute sa prosperite.
La republique helvetique, reconnue au dehors, est toujours agitee au
dedans par des factions qui se disputent le pouvoir. Le gouvernement,
fidele aux principes, n'a du exercer sur une nation independante d'autre
influence que celle des conseils; ses conseils, jusqu'ici, ont ete
impuissans; il espere encore que la voix de la sagesse et de la
moderation sera ecoutee, et que les puissances voisines de l'Helvetie
ne seront pas forcee
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