ertus, des lumieres et des arts; que des institutions, assorties a
notre caractere, environnent nos lois d'une impenetrable enceinte;
qu'une jeunesse avide d'instruction aille dans nos lycees apprendre a
connaitre ses devoirs et ses droits; que l'histoire de nos malheurs
la garantisse des erreurs passees, et qu'elle conserve, au sein de la
sagesse et de la concorde, cet edifice de grandeur qu'a eleve le courage
des citoyens.
Tels sont le voeu et l'espoir du gouvernement francais; secondez ses
efforts, et la felicite de la France sera immortelle comme sa gloire.
_Le premier consul,_ BONAPARTE.
Paris, le 29 messidor an 10 (18 juillet 1809).
_Au tres-haut et tres-magnifique dey d'Alger; que Dieu le conserve en
prosperite et en gloire._
Je vous ecris cette lettre directement parce que je sais qu'il y a de
vos ministres qui vous trompent et qui vous portent a vous conduire
d'une maniere qni pourrait vous attirer de grands malheurs. Cette lettre
vous sera remise en mains propres par un adjudant de mon palais. Elle a
pour but de vous demander reparation prompte et telle que j'ai droit de
l'attendre des sentimens que vous avez toujours montres pour moi. Un
officier francais a ete battu dans la rade de Tunis par un de vos rais.
L'agent de la republique a demande satisfaction et n'a pu l'obtenir.
Deux bricks de guerre ont ete pris par vos corsaires, qui les ont amenes
a Alger et les ont retardes dans leur voyage. Un batiment napolitain
a ete pris par vos corsaires dans la rade d'Hieres, et par la ils ont
viole le territoire francais. Enfin, du vaisseau qui a echoue cet hiver
sur vos cotes, il me manque encore plus de cent cinquante hommes qui
sont entre les mains des barbares. Je vous demande reparation pour tous
ces griefs, et ne doutant pas que vous ne preniez toutes les mesures
que je prendrais eu pareille circonstance, j'envoye un batiment pour
reconduire en France les cent cinquante hommes qui me manquent. Je vous
prie aussi de vous mefier de ceux de vos ministres qui sont ennemis de
la France; vous ne pouvez pas avoir de plus grands ennemis; et si je
desire vivre en paix avec vous, il ne vous est pas moins necessaire de
conserver cette bonne intelligence qui vient d'etre retablie, et qui
seule peut vous maintenir dans le rang et dans la prosperite ou vous
etes; car Dieu a decide que tous ceux qui seraient injustes envers moi,
seraient punis. Si vous voulez vivre en bonne amitie avec moi, il ne
faut pas que v
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