ous me traitiez en puissance faible; il faut que vous
respectiez le pavillon francais, celui de la republique italienne qui
m'a nomme son chef, et que vous me donniez reparation de tous les
outrages qui m'ont ete faits.
Cette lettre n'etant pas a une autre fin, je vous prie de la lire
avec attention vous-meme, et de me faire connaitre par le retour de
l'officier que je vous envoie ce que vous aurez juge convenable de
faire.
_Le premier consul de la republique francaise, president de la
republique italienne,_ BONAPARTE.
Paris, le 8 thermidor an 10 (27 juillet 1802).
_Au corps legislatif de la republique italienne._
Legislateurs, J'ai vu avec une vive satisfaction la reunion du corps
legislatif. Vous devez, dans cette premiere session, jeter les bases de
l'administration. Le premier budget qui ait ete fait en Italie va vous
etre presente. Les recettes, les depenses, la dette publique, ont
egalement besoin d'un systeme stable, uniforme, caractere essentiel de
la loi.
Un objet que vous jugerez non moins important, c'est la loi qu'on va
vous presenter pour la conscription militaire: une armee nationale
peut seule assurer a la republique la tranquillite interieure, et
la consideration a l'exterieur. Un etat voisin qui n'avait ni la
population, ni la richesse de la republique, etait parvenu a former une
armee qui s'est souvent acquis de la gloire et qui l'a place pendant
long-temps au rang des puissances considerables. Que le corps legislatif
n'oublie pas que la republique doit etre la premiere puissance de
l'Italie. Le corps legislatif ne peut pas mieux me temoigner la verite
des sentimens qu'il m'exprime, qu'en travaillant de tous ses efforts
a la consolidation de l'etat et en pesant les principes qui doivent
assurer sa gloire et sa grandeur.
Le president de la republique italienne, BONAPARTE.
Paris, le l4 thermidor an 10 (2 aout 1801).
Au ministre de l'interieur.
Je vous prie, citoyen ministre, de faire placer a l'Hotel-Dieu un marbre
dedie a la memoire des citoyens Desault et Bichat, qui atteste la
reconnaissance de leurs contemporains pour les services qu'ils ont
rendus, l'un a la chirurgie francaise, dont il est le restaurateur,
l'autre a la medecine, qu'il a enrichie de plusieurs ouvrages utiles.
Bichat eut agrandi le domaine de celle science si importante et si chere
a l'humanite, si l'impitoyable mort ne l'eut frappe a vingt-huit ans. Je
vous salue.
BONAPARTE.
Paris, le 1
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