truit, tout ce que
le temps a consume; porter enfin tous nos etablissemens au point ou les
demandent la grandeur et la surete de la republique; tout cela ne peut
se faire qu'avec un accroissement de revenus. Les revenus s'accroitront
d'eux-memes avec la paix; le gouvernement les menagera avec la plus
severe economie: mais si l'accroissement naturel des revenus, si
l'economie la plus severe ne peuvent suffire, la nation jugera
les besoins, et le gouvernement proposera les ressources que les
circonstances rendront necessaires.
Dans tout le cours de l'an 9, a peine quelques communications rares ont
existe entre la metropole et ses colonies.
La Guadeloupe a conserve un reste de culture et de prosperite; mais la
souverainete de la republique y a recu plus d'un outrage. En l'an 8, un
agent unique y commandait; il est deporte par une faction. Trois agens
lui succedent; deux deportent le troisieme et le remplacent par un homme
de leur choix. Un autre meurt; et les deux qui restent s'investissent
seuls du pouvoir qui devait etre exerce par trois. Sous cette agence
militaire et illegale, l'anarchie, le despotisme regnent tour a tour;
les colons, les allies l'accusent et lui imputent des erreurs et des
crimes. Le gouvernement a tente d'organiser une administration nouvelle;
un capitaine-general, un prefet, un commissaire de justice subordonnes
entre eux; mais se succedant l'un a l'autre si les circonstances
l'exigent, offrent un pouvoir unique qui a une sorte de censure, mais
point de rivalite qui en trouble l'action et en paralyse la force.
Cette administration existe, et bientot on saura si elle a justifie les
esperances qu'on en avait concues. Des son arrivee, le capitaine-general
a eu a combattre l'esprit de faction; il a cru devoir envoyer en France
treize individus artisans de troubles et moteurs de deportations. Le
gouvernement a pense que de pareils hommes seraient dangereux en France,
et a ordonne qu'ils fussent renvoyes dans celle des colonies qu'ils
voudraient choisir; la Guadeloupe Exceptee.
A Saint-Domingue, des actes irreguliers ont alarme la soumission.
Sous des apparences equivoques, le gouvernement n'a voulu voir que
l'ignorance qui confond les noms et les choses, qui usurpe quand elle ne
croit qu'obeir. Mais une flotte et une armee qui s'appretent a partir
des ports de l'Europe, auront bientot dissipe tous les nuages; et
Saint-Domingue rentrera tout entier sous les lois de la republique. A
Saint-Domingue et
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