a la Guadeloupe il n'y a plus d'esclaves; tout y est
libre; tout y restera libre.
La sagesse et le temps y rameneront l'ordre et y retabliront la culture
et les travaux.
A la Martinique, ce seront des principes differens. La Martinique a
conserve l'esclavage, et l'esclavage y sera conserve. Il en a trop coute
a l'humanite pour tenter encore, dans cette partie, une revolution
nouvelle.
La Guyanne a prospere sous un administrateur actif et vigoureux; elle
prosperera davantage sous l'empire de la paix, et agrandie d'un nouveau
territoire qui appelle la culture et promet des richesses.
Les Iles de France et de la Reunion sont restees fideles a la metropole
au milieu des factions et sous une administration faible, incertaine,
telle que le hasard l'a faite, et qui n'a recu du gouvernement ni
impulsion ni secours. Ces colonies si importantes sont rassurees; elles
ne craignent plus que la metropole, eu donnant la liberte aux noirs, ne
constitue l'esclavage des blancs.
L'ordre etabli, des l'annee derniere, dans la perception des revenus et
dans la distribution des depenses, n'avait laisse que peu d'amelioration
a faire dans cette partie. Une surveillance active a porte la lumiere
sur des dilapidations passees et sur des abus presens; des coupables ont
ete denonces a l'opinion publique et aux tribunaux.
L'action des regies a ete concentree; et de la plus d'energie et
d'ensemble dans l'administration, plus de celerite dans les informations
et dans les resultats.
Des mesures ont ete prises pour accelerer encore les versemens dans les
caisses publiques, pour assurer plus de regularite dans l'acquittement
des depenses, pour en rendre la comptabilite plus simple et plus active.
L'art des faussaires a fait des progres alarmans pour la societe. Avec
des pieces fausses, on etablissait des fournitures qui n'avaient jamais
ete faites; on en etablissait sur des pieces achetees a Paris; et avec
ces titres on trompait les liquidateurs, et on devorait la fortune
publique. Pour prevenir desormais ces abus et ces crimes, le
gouvernement a voulu que les liquidations faites dans les bureaux des
ministres fussent soumises a une nouvelle epreuve, et ne constituassent
la republique debitrice qu'apres qu'elles auraient ete verifiees par un
conseil d'administration.
Le ministre des finances est rendu tout entier aux travaux qu'exigent la
perception des revenus et le systeme de nos contributions.
Un autre veille immediatement sur
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