vez la liberte et l'egalite a cette nation qui leur a,
la premiere, appris a etre independans et libres."
Ce n'etait la que des conseils, et ils ont ete froidement ecoutes.
L'Helvetie est restee sans pilote au milieu des orages. Le ministre de
la republique n'a montre qu'un conciliateur aux partis divises, et le
general de nos troupes a refuse aux factions l'appui de ses forces.
La Cisalpine, la Ligurie ont enfin arrete leur organisation. L'une et
l'autre craignent, dans les mouvemens des premieres nominations, le
reveil des rivalites et des haines. Elles ont paru desirer que le
premier consul se chargeat de ces nominations.
Il tachera de concilier ce voeu de deux republiques qui sont cheres a la
France, avec les fonctions plus sacrees que sa place lui impose.
Lucques a expie dans les angoisses d'un regime provisoire les erreurs
qui lui meriterent l'indignation du peuple francais. Elle s'occupe
aujourd'hui a se donner une organisation definitive.
Le roi de Toscane, tranquille sur son trone, est reconnu par de grandes
puissances et le sera bientot par toutes.
Quatre mille Francais lui gardent Livourne, et attendent, pour
l'evacuer, qu'il ait organise une armee nationale.
Le Piemont forme notre vingt-septieme division militaire, et, sous un
regime plus doux, oublie les malheurs d'une longue anarchie.
Le Saint-Pere, souverain de Rome, possede ses etats dans leur integrite.
Les places de Pesaro, de Fano, de Castel Saint-Leone qui avaient ete
occupees par les troupes cisalpines, lui ont ete restituees.
Quinze cents Francais sont encore dans la citadelle d'Ancone, pour en
assurer les communications avec l'armee du midi.
Apres la paix de Luneville, la France pouvait tomber de tout son poids
sur le royaume de Naples, punir le souverain d'avoir, le premier, rompu
les traites, et le faire repentir des affronts, que les Francais avaient
recus dans le port meme de Naples: mais le gouvernement se crut venge
des qu'il fut maitre de l'etre; il ne se sentit plus que le desir et
la necessite de la paix; pour la donner, il ne demande que les ports
d'Otrante, necessaires a ses desseins sur l'Orient, depuis que Malte
etait occupee par les Anglais.
Paul 1er avait aime la France; il voulait la paix de l'Europe, il
voulait surtout la liberte des mers. Sa grande ame fut emue des
sentimens pacifiques que le premier consul avait manifestes; elle le fut
depuis de nos succes et de nos victoires: de la, de premiers liens qui
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