lois. Qu'elles croissent pour l'egalite
civile, pour la liberte publique, pour la prosperite nationale! Portons
dans les ateliers de l'agriculture et des arts cette ardeur, cette
constance, cette patience qui ont etonne l'Europe dans toutes nos
circonstances difficiles. Unissons aux efforts du gouvernement les
efforts des citoyens pour enrichir, pour feconder toutes les parties de
notre vaste territoire.
Soyons le lien et l'exemple des peuples qui nous environnent. Que
l'etranger qu'un interet de curiosite attirera parmi nous, s'y arrete,
attache par le charme de nos moeurs, par le spectacle de notre union, de
notre industrie et par l'attrait de nos jouissances; qu'il s'en retourne
dans sa patrie plus ami du nom francais, plus ami et meilleur.
S'il reste encore des hommes que tourmente le besoin de hair leurs
concitoyens, ou qu'aigrisse le souvenir de leurs pertes, d'immenses
contrees les attendent; qu'ils osent aller y chercher des richesses et
l'oubli de leurs infortunes et de leurs peines. Les regards de la patrie
les y suivront; elle secondera leur courage: un jour, heureux de leurs
travaux, ils reviendront dans son sein, dignes d'etre citoyens d'un etat
libre, et corriges du delire des persecutions.
Francais! il y a deux ans, ce meme jour vit terminer vos dissentions
civiles, s'aneantir toutes les factions! Des-lors vous putes concentrer
votre energie, embrasser tout ce qui est grand aux yeux de l'humanite,
tout ce qui est utile aux interets de la patrie; partout le gouvernement
fut votre guide et votre appui. Sa conduite sera constamment la meme.
Votre grandeur fait la sienne, et votre bonheur est la seule recompense
a laquelle il aspire.
_Le premier consul_, BONAPARTE.
[Footnote 31: Les preliminaires de paix entre la France et l'Angleterre
avaient ete signes le 9 vendemiaire (1er octobre 1801).]
Paris, le 1er frimaire an 10 (22 novembre 1801).
_Au corps legislatif._
EXPOSE DE LA SITUATION DE LA REPUBLIQUE.
C'est avec une douce satisfaction que le gouvernement offre a la nation
le tableau de la situation de la France pendant l'annee qui vient de
s'ecouler. Tout au dedans et au dehors a pris une face nouvelle; et de
quelque cote que se portent les regards, s'ouvre une longue perspective
d'esperance et de bonheur.
Dans l'ouest et dans le midi, des restes de brigands infestaient les
routes et desolaient les campagnes, invisibles a la force armee qui
les poursuivait, ou proteges contre ell
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