ugen pour tourner les
redoutables lignes du Mincio et de l'Adige. L'armee d'Italie a emporte
de vive force le passage du Mincio et bloque Mantoue. Enfin, Moreau
n'est plus qu'a cinq journees de Vienne, maitre d'un pays immense et de
tous les magasins des ennemis.
C'est la qu'a ete demande par le prince Charles, et accorde par le
general en chef de l'armee du Rhin l'armistice dont les conditions vont
etre mises sous vos yeux.
M. de Cobentzel, plenipotentiaire de l'empereur, a Luneville, a declare
par une note en date du 31 decembre, qu'il etait pret d'ouvrir les
negociations pour une paix separee. Ainsi, l'Autriche est affranchie de
l'influence du gouvernement anglais.
Le gouvernement, fidele a ses principes et au voeu de l'humanite, depose
dans votre sein et proclame a la France et a l'Europe entiere les
intentions qui l'animent.
La rive gauche du Rhin sera la limite de la republique francaise; elle
ne pretend rien sur la rive droite. L'interet de l'Europe ne veut
pas que l'empereur depasse l'Adige. L'independance des republiques
helvetique et batave sera assuree et reconnue. Nos victoires n'ajoutent
rien aux pretentions du peuple francais. L'Autriche ne doit pas attendre
de ses defaites ce qu'elle n'aurait pas obtenu par des victoires.
Telles sont les intentions invariables du gouvernement. Le bonheur de la
France sera de rendre le calme a l'Allemagne et a l'Italie; sa gloire,
d'affranchir le continent du genie avide et malfaisant de l'Angleterre.
Si la bonne foi est encore trompee, nous sommes a Prague, a Vienne et a
Venise.
Tant de devouement et tant de succes appellent sur nos armees toute la
reconnaissance de la nation.
Le gouvernement voudrait trouver de nouvelles expressions pour consacrer
leurs exploits; mais il en est une qui, par sa simplicite, sera toujours
digne des sentimens et du courage des soldats francais.
En consequence, le gouvernement vous propose les quatre projets de loi
ci-joints[21].
_Le premier consul_, BONAPARTE.
[Footnote 21: Ces quatre projets de loi declaraient que les quatre
armees du Rhin, gallo-batave, d'Italie et des Grisons avaient bien
merite de la patrie. La premiere etait commandee par Moreau; la deuxieme
par Augereau; la troisieme par Brune, et la quatrieme par Macdonald.]
Paris, le 18 nivose an 9 (8 janvier 1801).
_Au senat conservateur._
Le premier consul, conformement a l'article 16 de la constitution,
vous presente comme candidats aux quat
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