irconstances les plus essentielles de
la guerre. Il est digne, d'ailleurs, du peuple francais, de donner une
marque de souvenir et d'interet a cette brave armee qui, attaquee a la
fois du cote de la mer Rouge et de la Mediterranee par les milices de
l'Arabie et de l'Asie entiere, a ete sur le point de succomber par les
intrigues et la perfidie sans exemple du ministere anglais; mais elle
se ressouvint de ce qu'exigeait la gloire, et confondit aux champs
d'Heliopolis, et l'Arabie, et l'Asie et l'Angleterre. Separes depuis
trois ans de la patrie, que les soldats de cette armee sachent qu'ils
sont tous presens a notre memoire.
_Le premier consul_, BONAPARTE.
Paris, 4 nivose an 9 (25 decembre 1800).
_Reponse du premier consul a une deputation du departement de la Seine._
J'ai ete touche des preuves d'affection que le peuple m'a donnees dans
cette circonstance[20]. Je les merite, parce que l'unique but de mes
desirs et de mes actions est d'accroitre sa prosperite et sa gloire.
Tant que cette poignee de brigands m'a attaque directement, j'ai du
laisser aux lois et aux tribunaux ordinaires leur punition; mais
puisqu'ils viennent par un crime sans exemple dans l'histoire, de mettre
en danger une partie de la population de la cite, la punition sera aussi
prompte qu'exemplaire. Assurez, en mon nom, le peuple de Paris que cette
centaine de miserables qui ont calomnie la liberte par les crimes qu'ils
ont commis en son nom, seront desormais mis dans l'impuissance absolue
de faire aucun mal. Que les citoyens n'aient aucune inquietude; je
n'oublierai pas que mon premier devoir est de veiller a la defense du
peuple, contre ses ennemis interieurs et exterieurs.
BONAPARTE.
[Footnote 20: Il s'agit de l'attentat du 3 nivose, connu sous le nom de
machine infernale.]
Paris, le 12 nivose an 9 (8 janvier 1801).
_Au corps legislatif._
Legislateurs,
La republique triomphe, et ses ennemis implorent encore sa moderation.
La victoire de Hohenlinden a retenti dans toute l'Europe; elle sera
comptee par l'histoire au nombre des plus belles journees qui aient
illustre la valeur francaise; mais a peine avait-elle ete comptee par
nos defenseurs, qui ne croient avoir vaincu que quand la patrie n'a plus
d'ennemis.
L'armee du Rhin a passe l'Inn; chaque jour a ete un combat, et chaque
combat un triomphe.
L'armee gallo-batave a vaincu a Bamberg; l'armee des Grisons, a travers
les neiges et les glaces, a franchi le Spl
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