ement croit devoir une marque de distinction au vainqueur de
Fleurus. Il sait qu'il n'a pas tenu a lui qu'il ne se trouvat dans les
rangs des vainqueurs de Marengo. Les consuls ne doutent pas, citoyen
general, que vous ne portiez dans la mission qu'ils vous confient cet
esprit conciliateur et modere qui, seul, peut rendre la nation francaise
aimable a ses voisins. Je vous salue.
BONAPARTE.
[Footnote 14: Nomme ministre extraordinaire de la republique a Turin.]
Paris, le 6 thermidor an 8 (25 juillet 1800).
_Au ministre de la marine et des colonies._
Le gouvernement avait ordonne, citoyen ministre, que les fregates
sortant du bassin de Dunkerque se rendissent a Flessingue, ou elles
devaient achever leur armement.
Il n'en a rien ete; toutes les fregates sont restees dans la rade
de Dunkerque, et l'on n'a pris aucune mesure pour la surete de ces
batimens, et surtout pour les mettre a l'abri des brulots. Cependant
il y avait dans le port des chaloupes canonnieres et d'autres petits
navires armes, qu'un peu plus de surveillance et de zele auraient pu
faire mettre en rade.
Il est revenu au gouvernement, que de miserables rivalites entre
l'ordonnateur, le commandant des armes et le commandant de la rade, ont
ete cause d'une negligence aussi prejudiciable.
Le gouvernement sait combien de fois ces rivalites ont ete, dans la
marine, funestes au service.
Vous voudrez bien donner sur-le-champ les ordres pour faire arreter a
Dunkerque, le chef de l'administration, l'officier commandant le port,
le general commandant la rade, le capitaine de _la Desiree_ et tous les
officiers et contre-maitres qui etaient de _quart_ lorsque cette fregate
a ete surprise par l'ennemi. Vous ferez conduire ces officiers a Paris,
ou ils seront juges. Vous prendrez des mesures pour que le service ne
souffre point pendant leur absence.
_Le premier consul_, BONAPARTE.
Paris, 7 thermidor an 8 (26 juillet 1800).
_Au prefet du departement de la Vendee._
On m'a rendu compte, citoyen prefet, de la bonne conduite qu'ont tenue
les habitans de Noirmoustier, la Crosniere; Barbatre et Beauvoir, dans
les differentes descentes tentees par les Anglais. On ne m'a pas laisse
ignorer que ce sont ceux-la meme que la guerre civile avait le
plus egares, qui ont montre le plus de courage et d'attachement au
gouvernement.
Faites choisir douze des habitans qui se sont le mieux comportes dans
ces affaires et envoyez-les a Paris, accompagne
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