que vous aviez charge de preparer le travail de la
commission a donne l'exemple de la partialite. La commission propose la
radiation des emigres, qui naguere portaient encore les armes contre la
republique. Le gouvernement est oblige de faire recommencer ce travail.
Renvoyez le citoyen Lepage; il a abuse de votre confiance. Presentez
dans le courant de la decade prochaine, au gouvernement, un nouveau
projet pour la formation des bureaux de la commission. N'y comprenez
point ceux qui composaient le premier bureau: ils n'ont pas la confiance
publique.
Composez votre bureau particulier d'hommes justes, integres et forts.
Qu'ils soient bien convaincus que l'intention du gouvernement n'est
pas de fermer la porte aux reclamations des individus victimes de
l'incoherence des lois sur l'emigration, mais qu'il sera inexorable pour
ceux qui ont ete les ennemis de la patrie.
Il vous appartient de surveiller l'execution des lois: ne presentez a la
signature du premier consul aucun acte qu'elles reprouvent.
Le premier consul, BONAPARTE.
Paris, 5 thermidor an 8 (24 juillet 1800).
_Au ministre de la marine._
Les consuls n'ont pu voir qu'avec peine, citoyen ministre, que plusieurs
vaisseaux de l'escadre de Brest ont ete desarmes, et que dans un moment
ou, plus que jamais, il etait essentiel de completer l'organisation de
notre escadre, on s'est laisse decourager par les premieres difficultes
qui se sont presentees.
C'est dans le moment ou la guerre continentale absorbait les principales
ressources de la nation, et la principale attention du gouvernement,
que le ministre de la marine, les amiraux, les ordonnateurs, devaient
redoubler, de courage et surmonter tous les obstacles.
Faites rechercher la conduite des ordonnateurs, ou des officiers qui ont
ordonne le desarmement des quatre vaisseaux qui ont quitte la rade
et sont entres dans le port, et de ceux qui auraient autorise le
congediement des matelots. Ces operations n'ont pas pu etre legitimes
sans un ordre special du gouvernement.
Prenez des mesures pour qu'a la fois, sur toutes nos cotes, on leve des
gens de mer; pour que, pendant le meme temps, on gree nos vaisseaux,
et qu'on les approvisionne de tout ce qui peut etre necessaire a leur
navigation. Le peuple francais veut une marine; il le veut fortement. Il
fera tous les sacrifices necessaires pour que sa volonte soit remplie.
Portez un coup d'oeil juste, mais severe, sur vos bureaux et sur
les differ
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