squ'il signait la paix a
Campo-Formio; ils n'ont pu que s'accroitre et se fortifier depuis qu'une
confiance honorable l'a porte a la premiere magistrature, et lui a
impose le devoir plus etroit de travailler au bonheur des Francais.
Cependant ses desirs ne sont pas accomplis. L'Angleterre respire encore
la guerre et l'humiliation de la France. Les autres puissances, pour se
determiner, attendent quelle sera notre attitude, et quelles seront nos
ressources.
Si nous sommes toujours cette nation qui a etonne l'Europe de son audace
et de ses succes: si une juste confiance ranime nos forces et nos
moyens, nous n'aurons qu'a nous montrer, et le continent aura la paix.
C'est la ce qu'il faut faire sentir aux Francais; c'est a un genereux
et dernier effort qu'il faut appeler tous ceux qui ont une patrie et
l'honneur national a defendre. Deployez, pour ranimer ce feu sacre, tout
ce que vous avez d'energie, tout ce que votre reputation et vos talens
doivent vous donner de pouvoirs et d'influence sur les esprits et sur
les coeurs. Portez dans les familles cette juste confiance, que le
gouvernement ne veut que le bonheur public: que les sacrifices qu'il
demande seront les derniers sacrifices et la source de la prosperite
commune. Reveillez dans les jeunes citoyens cet enthousiasme qui a
toujours caracterise les Francais; qu'ils entendent la voix de l'honneur
et la voix plus puissante de la patrie; qu'ils se remontrent ce qu'ils
etaient aux premiers jours de la revolution, ce qu'ils n'ont pu cesser
d'etre que quand ils ont cru qu'ils avaient a combattre pour des
factions; qu'a votre voix paternelle tout s'ebranle. Ce ne sont plus les
accens de la terreur qu'il faut faire entendre aux Francais. Ils aiment
l'honneur, ils aiment la patrie; ils aimeront un gouvernement qui ne
veut exister que pour l'un et pour l'autre. Vous trouverez dans la
proclamation ci-jointe[9] et dans l'arrete qui l'accompagne, tout ce que
les consuls attendent de votre zele et du courage des Francais.
BONAPARTE.
[Footnote 9: C'est celle qui precede.]
Paris, 18 ventose an 8 (9 mars 1800).
_Reponse du premier consul a une deputation du tribunat._
Les consuls de la republique reconnaissent dans ce que vous venez de
leur dire, le bon esprit qui a anime le tribuuat pendant toute la
session.
Toute esperance de paix continentale n'est pas encore entierement
evanouie, et s'il est hors du pouvoir de la republique de realiser
promptement le dernier
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