s m'abandonner, en
me faisant connaitre que vous vous souvenez de moi. Il est inutile de
vous rappeler les affaires ou je me suis montre comme un republicain, et
merite l'estime de mes superieurs; neanmoins, a l'affaire de Montenotte
j'ai sauve la vie au general Rampon et au chef de brigade Masse, comme
ils vous l'ont certifie eux-memes; a l'affaire de Dego, j'ai pris un
drapeau a l'ingenieur en chef de l'armee ennemie; a l'affaire de Lodi,
j'ai ete le Premier a monter a l'assaut et j'ai ouvert les portes a nos
freres d'armes; a l'affaire de Borghetto, j'ai passe le premier sur
des pontons, le pont etant rompu, j'ai fondu sur l'ennemi, et pris le
commandant de ce poste; a l'hopital, etant fait prisonnier, j'ai tue le
commandant ennemi, et par cet acte de bravoure, quatre cents hommes,
prisonniers comme moi, ont ete rejoindre leurs corps respectifs. En
outre, j'ai cinq blessures sur le corps; j'ose tout esperer de vous, et
suis bien persuade que vous aurez toujours egard aux braves qui ont si
bien servi leur patrie.
Salut et respect.
LEON AUNE.]
Paris, le 27 nivose an 8 (17 janvier 1800).
_Au general Lefebvre, commandant la dix-septieme division militaire._
Je recois, citoyen general, le rapport que vous me faites sur les
evenemens qui viennent de se passer dans le departement de l'Orne[8].
Faites connaitre au general Merle et au commissaire du gouvernement
Marceau, que j'attends, pour leur donner une marque publique de la
satisfaction que j'eprouve de leur conduite, que tous les rebelles
qui sont encore dans le departement de l'Orne, aient vecu. Le
brigadier-fourrier du neuvieme regiment, Bache, sera promu au grade de
sous-lieutenant.
BONAPARTE.
[Footnote 8: C'etait l'annonce d'une victoire remportee par le general
de brigade Merle sur les chouans du departement de l'Orne, organise en
_legion royale du Perche.]
Paris, le 28 nivose an 8 (18 janvier 1800).
_Au citoyen Leveque, commissaire du gouvernement pres l'administration
centrale du Calvados._
Les consuls de la republique, citoyen, ne peuvent qu'approuver
l'intention que vous manifestez de rester au poste ou vous vous trouvez
dans des circonstances difficiles. Ils apprecient les sentimens qui
vous determinent et comptent que vous deploierez tout votre zele pour
maintenir dans le departement du Calvados la tranquillite qui y regne
encore.
Ils ne doutent pas que si elle venait a etre troublee, les rebelles
n'eprouvassent, par l'ef
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