Paris, le 18 pluviose an 8 (7 fevrier 1800).
_Ordre du jour pour la garde des consuls et pour toutes les troupes de
la republique._
Washington est mort. Ce grand homme s'est battu contre la tyrannie; il
a consolide la liberte de sa patrie; sa memoire sera toujours chere au
peuple francais, comme a tous les hommes libres des deux mondes,
et specialement aux soldats francais qui, comme lui et les soldats
americains, se battent pour l'egalite et la liberte.
En consequence, le premier consul ordonne que, pendant dix jours, des
crepes noirs seront suspendus a tous les drapeaux et guidons des troupes
de la republique.
BONAPARTE.
Paris, le 18 pluviose an 8 (7 fevrier 1800).
PROCLAMATION.
Les consuls de la republique, en conformite de l'art.5 de la loi du 23
frimaire, qui regle la maniere dont la constitution sera presentee au
peuple francais; apres avoir entendu le rapport des ministres de la
justice, de l'interieur, de la guerre et de la marine;
Proclament le resultat des votes emis par les citoyens francais sur
l'acte constitutionnel.
Sur trois millions douze mille cinq cent soixante-neuf votans, 1562
ont rejete; trois millions onze mille sept cents ont accepte la
constitution.
_Le premier consul_, BONAPARTE.
Paris, le 14 ventose an 8 (5 mars 1800).
MESSAGE AU SENAT CONSERVATEUR.
_Bonaparte, premier consul, au senat conservateur._
Le premier consul pensant que les places au senat doivent etre occupees
par des citoyens qui ont rendu des services essentiels a la republique,
ou qui se distinguent par des talens superieurs, vous propose, en
conformite de l'art. 16 de la constitution, pour candidat a la place
vacante de senateur, le citoyen Darcon, l'officier le plus estime
du corps du genie, l'un des-corps militaires les plus consideres de
l'Europe.
_Le premier consul_, BONAPARTE.
Paris, le 17 ventose an 8 (8 mars 1800).
_Les consuls de la republique aux Francais._
PROCLAMATION.
Francais!
Vous desirez la paix; votre gouvernement la desire avec plus d'ardeur
encore. Ses premiers voeux, ses demarches constantes ont ete pour elle.
Le ministere anglais la repousse; le ministere anglais a trahi le secret
de son horrible politique. Dechirer la France, detruire sa marine et
ses ports, l'effacer du tableau de l'Europe, ou l'abaisser au rang des
puissances secondaires, tenir toutes les nations du continent divisees,
pour s'emparer du commerce de toutes et s'enrichir de leu
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