-etre pour deguiser la dependance des etats faibles, ne
decelent dans les etats forts que le desir mutuel de se tromper.
La France, l'Angleterre, par l'abus de leurs forces, peuvent long-temps
encore, pour le malheur de tous les peuples, en retarder l'epuisement;
mais, j'ose le dire, le sort de toutes les nations civilisees est
attache a la fin d'une guerre qui embrase le monde entier.
BONAPARTE.
Paris, le 5 nivose an 8 (26 decembre 1799).
_Au general de division Saint-Cyr._
Le ministre de la guerre m'a rendu compte, citoyen general, de
la victoire que vous avez remportee sur l'aile gauche de l'armee
autrichienne.
Recevez comme temoignage de ma satisfaction, un beau sabre que vous
porterez les jours de combat.
Faites connaitre aux soldats qui sont sous vos ordres que je suis
content d'eux et que j'espere l'etre davantage encore.
Le ministre de la guerre vous expedie le brevet de premier lieutenant de
l'armee.
Comptez sur mon estime et mon amitie.
BONAPARTE.
Paris, le 6 nivose an 8 (27 decembre 1799).
_Au senat conservateur._
Senateurs,
Les consuls de la republique s'empressent de vous faire connaitre que
le gouvernement est installe. Ils emploieront dans toutes les
circonstances, tous leurs moyens pour detruire l'esprit de faction,
creer l'esprit public et consolider la constitution qui est l'objet des
esperances du peuple francais. Le senat conservateur sera anime du meme
esprit, et par sa reunion avec les consuls, seront dejoues les mal
intentionnes, s'il pouvait en exister dans les premiers corps de l'etat.
_Le premier consul_, BONAPARTE.
Paris, le 7 nivose an 8 (28 decembre 1799).
_Au general Augereau, commandant en chef l'armee francaise en Batavie._
Je vous ai nomme, citoyen general, au poste important de commandant en
chef l'armee francaise en Batavie.
Montrez, dans tous les actes que votre commandement vous donnera lieu de
faire, que vous etes au-dessus de ces miserables divisions de tribunes,
dont le contre-coup a ete malheureusement, depuis dix ans, la cause de
tous les dechiremens de la France.
La gloire de la republique est le fruit du sang de nos camarades; nous
n'appartenons a aucune autre cotterie qu'a celle de la nation entiere.
Si les circonstances m'obligent a faire la guerre par moi-meme, comptez
que je ne vous laisserai pas en Hollande, et que je n'oublierai jamais
la belle journee de Castiglione[5]. Je vous salue.
BONAPARTE.
[Fo
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