respect pour
la foi publique, vous adressent, citoyens representans, la proposition
formelle et necessaire de donner la force legislative a un acte qui
assura les fruits de la victoire, en epargnant le sang des braves de
l'armee d'Orient.
Par les consuls de la republique.
ROGER-DUCOS, BONAPARTE, SYEYES.
Paris, le 4 nivose an 8 (25 decembre 1799).
_Bonaparte, premier consul de la republique, aux Francais._
Rendre la republique chere aux citoyens, respectable aux etrangers,
formidable aux ennemis, telles sont les obligations que nous avons
contractees en acceptant la premiere magistrature.
Elle sera chere aux citoyens, si les lois, si les actes de l'autorite
sont toujours empreints de l'esprit d'ordre, de justice, de moderation.
Sans l'ordre, l'administration n'est qu'un chaos; point de finances,
point de credit public; et avec la fortune de l'etat s'ecroulent les
fortunes particulieres. Sans justice, il n'y a que des partis, des
oppresseurs et des victimes.
La moderation imprime un caractere auguste aux gouvernemens comme aux
nations. Elle est toujours la compagne de la force et de la duree des
institutions sociales.
La republique sera imposante aux etrangers, si elle sait respecter dans
leur independance le titre de sa propre independance; si ses engagemens
prepares par la sagesse, formes par la franchise, sont gardes par la
fidelite.
Elle sera enfin formidable aux ennemis, si ses armees de terre et de
mer sont fortement constituees, si chacun de ses defenseurs trouve une
famille dans le corps auquel il appartient, et dans cette famille un
heritage de vertus et de gloire; si l'officier forme par de longues
etudes, obtient par un avancement regulier la recompense due a ses
talens et a ses services.
A ces principes tiennent la stabilite du gouvernement, les succes du
commerce et de l'agriculture, la grandeur et la prosperite des nations.
En les developpant, nous avons trace la regle qui doit nous juger.
Francais, nous vous avons dit nos devoirs; ce sera vous qui nous direz
si nous les avons remplis.
BONAPARTE.
Paris, le 4 nivose an 8 (25 decembre 1799).
_Aux soldats francais._
Soldats! en promettant la paix au peuple francais, j'ai ete votre
organe; je connais votre valeur.
Vous etes les memes hommes qui conquirent la Hollande, le Rhin,
l'Italie, et donnerent la paix sous les murs de Vienne etonnee.
Soldats, ce ne sont plus vos frontieres qu'il faut defendre, ce sont
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