artout
les ennemis de la puissance stathouderienne lui reprochaient d'avoir
aboli les libertes du pays, d'avoir enferme ou banni les meilleurs et
les plus genereux patriotes, d'avoir surtout sacrifie la Hollande a
l'Angleterre, en l'entrainant dans une alliance contraire a tous ses
interets commerciaux et maritimes. Ils se reunissaient secretement en
comites revolutionnaires, prets a se soulever au premier signal, a
destituer les autorites, et a en nommer d'autres. La province de Frise,
dont les etats etaient assembles, osa declarer qu'elle voulait se
separer du stathouder; les citoyens d'Amsterdam firent une petition aux
autorites de la province, dans laquelle ils declaraient qu'ils etaient
prets a s'opposer a tout preparatif de defense, et qu'ils ne
souffriraient jamais surtout qu'on voulut percer les digues. Dans cette
situation desesperee, le stathouder songea a negocier, et adressa des
envoyes au quartier-general de Pichegru, pour demander une treve, et
offrir pour conditions de paix la neutralite et une indemnite des frais
de la guerre. Le general francais et les representans refuserent la
treve; et, quant aux offres de paix, en refererent aussitot au comite de
salut public. Deja l'Espagne, menacee par Dugommier, que nous avons
laisse descendant des Pyrenees, et par Moncey, qui, maitre du Guipuscoa,
s'avancait sur Pampelune, avait fait des propositions d'accommodement.
Les representans envoyes en Vendee, pour examiner si une pacification
etait possible, avaient repondu affirmativement et demande un decret
d'amnistie. Quelque secret que soit un gouvernement, toujours les
negociations de ce genre transpirent: elles transpirent meme avec des
ministres absolus, inamovibles; comment seraient-elles restees secretes
avec des comites renouveles par quart tous les mois? On savait dans le
public que la Hollande, l'Espagne, faisaient des propositions; on
ajoutait que la Prusse, revenue de ses illusions, et reconnaissant la
faute qu'elle avait faite de s'allier a la maison d'Autriche, demandait
a traiter; on savait par tous les journaux de l'Europe qu'a la diete de
Ratisbonne plusieurs etats de l'Empire, fatigues d'une guerre qui les
touchait peu, avaient demande l'ouverture d'une negociation: tout
disposait donc les esprits a la paix; et de meme qu'ils etaient revenus
des idees de terreur revolutionnaire a des sentimens de clemence, ils
passaient maintenant des idees de guerre a celles d'une reconciliation
generale avec l'Eur
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