es du systeme des
requisitions. Celles qui avaient pour but d'approvisionner les grandes
communes devaient avoir leur effet encore un mois. Le gouvernement
conservait le droit de prehension, c'est-a-dire la faculte de prendre
les denrees d'autorite, en les payant au prix des marches. La fameuse
commission perdit une partie de son titre; elle ne s'appela plus
commission de commerce et des approvisionnemens, mais seulement
commission des approvisionnemens. Ses cinq directeurs furent reduits a
trois; ses dix mille employes a quelques centaines. Le systeme de
l'entreprise fut avec raison substitue a celui de la regie; et, en
passant, on s'eleva contre Pache, pour sa creation du comite des
marches. Les charrois furent donnes a des entrepreneurs. La manufacture
d'armes de Paris, qui avait rendu des services couteux, mais immenses,
fut dissoute. On le pouvait alors sans inconvenient. La fabrication des
armes fut remise a l'entreprise. Les ouvriers, qui voyaient bien qu'ils
allaient etre moins payes, pousserent quelques murmures; excites meme
par les jacobins, ils menacaient d'un mouvement; mais ils furent
contenus, et renvoyes dans leurs communes.
La question du sequestre, ajournee precedemment, parce qu'on craignait,
en retablissant la circulation des valeurs, de fournir des alimens a
l'emigration, et de faire renaitre l'agiotage sur le papier etranger,
cette question fut reprise, et cette fois resolue a l'avantage de la
liberte du commerce. Le sequestre fut leve; on restitua aussi aux
negocians etrangers les valeurs sequestrees, au risque de ne pas obtenir
la meme restitution en faveur des Francais. Enfin la libre circulation
du numeraire fut retablie apres une vive discussion. On l'avait
interdite autrefois pour empecher les emigres d'emporter le numeraire de
la France; on la permit de nouveau sur le motif que, les moyens de
retour nous manquant, Lyon ne pouvant plus fournir 60 millions
manufactures, Nimes 20, Sedan 10, le commerce serait impossible si on ne
permettait pas de payer en matieres d'or ou d'argent les achats faits a
l'exterieur. D'ailleurs on pensa que le numeraire etant enfoui, et ne
voulant pas sortir, a cause du papier-monnaie, la faculte de payer a
l'etranger les objets d'importation l'engagerait a se montrer, et lui
rendrait son mouvement. On prit, en outre, des precautions assez
pueriles pour l'empecher d'aller alimenter les emigres. Quiconque
faisait sortir une valeur metallique etait tenu de faire rent
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