de la mer, et l'etendait
jusqu'aux bouches des fleuves; du cote de la Meuse et du Rhin, elle
avait la possession de Venloo et Maestricht, et tous les pays compris
au midi de Venloo, de l'un et de l'autre cote de la Meuse. Ainsi la
republique renoncait sur ce point a s'etendre jusqu'au Rhin, ce qui
etait raisonnable. De ce cote, en effet, le Rhin, la Meuse, l'Escaut, se
melent tellement, qu'il n'y a plus de limite claire. Lequel de ces bras
d'eau doit-il etre considere comme le Rhin? on ne le sait, et tout est
convention a cet egard. D'ailleurs, de ce cote aucune hostilite ne
menace la France que celle de la Hollande, hostilite fort peu
redoutable, et qui n'exige pas la protection d'une grande limite. Enfin,
le territoire indique par la nature a la Hollande, consistant dans les
terrains d'alluvions transportes a l'embouchure des fleuves, il aurait
fallu que la France, pour s'etendre jusqu'a l'un des principaux cours
d'eau, s'emparat des trois quarts au moins de ces terrains, et reduisit
presque a rien la republique qu'elle venait d'affranchir. Le Rhin ne
devient limite pour la France, a l'egard de l'Allemagne, qu'aux environs
de Wesel, et la possession des deux rives de la Meuse, au sud de Venloo,
laissait cette question intacte. De plus, la republique francaise se
reservait la faculte, en cas de guerre du cote du Rhin ou de la Zelande,
de mettre garnison dans les places de Grave, Bois-le-Duc et
Berg-op-Zoom. Le port de Flessingue demeurait commun. Ainsi toutes les
precautions etaient prises. La navigation du Rhin, de la Meuse, de
l'Escaut, du Hondt et de toutes leurs branches, etait a jamais declaree
libre. Outre ces avantages, une indemnite de 100 millions de florins
etait payee par la Hollande. Pour dedommager cette derniere de ses
sacrifices, la France lui promettait, a la pacification generale, des
indemnites de territoire, prises sur les pays conquis, et dans le site
le plus convenable a la bonne demarcation des limites reciproques.
Ce traite reposait sur les bases les plus raisonnables; le vainqueur s'y
montrait aussi genereux qu'habile. Vainement a-t-on dit qu'en attachant
la Hollande a son alliance, la France l'exposait a perdre la moitie de
ses vaisseaux detenus dans les ports de l'Angleterre, et surtout ses
colonies livrees sans defense a l'ambition de Pitt. La Hollande, laissee
neutre, n'aurait ni recouvre ses vaisseaux, ni conserve ses colonies, et
Pitt aurait trouve encore le pretexte de s'en emparer pour l
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