nclure. La
bonne intelligence et l'amitie etaient retablies entre les deux etats;
et le grand-duc restituait a la republique les bles qui, dans ses ports,
avaient ete enleves aux Francais au moment de la declaration de guerre.
Meme avant la negociation, il avait fait cette restitution de son propre
mouvement. Ce traite, avantageux a la France pour le commerce du Midi,
et surtout pour celui des grains, fut conclu le 21 pluviose (9 fevrier).
Venise, qui avait rappele son envoye de France, annonca qu'elle allait
en designer un autre, et le faire partir pour Paris. Le pape, de son
cote, regrettait les outrages faits aux Francais.
La cour de Naples, egaree par les passions d'une reine insensee et les
intrigues de l'Angleterre, etait loin de songer a negocier, et faisait
de ridicules promesses de secours a la coalition.
L'Espagne avait toujours besoin de la paix, et semblait attendre d'y
etre forcee par de nouveaux echecs.
Une negociation, non moins importante peut-etre a cause de l'effet moral
qu'elle devait produire, etait celle qu'on avait entamee a Nantes avec
les provinces insurgees. On a vu comment les chefs de la Vendee,
divises entre eux, presque abandonnes de leurs paysans, suivis a peine
de quelques guerroyeurs determines, presses de toutes parts par les
generaux republicains, reduits a choisir entre une amnistie ou une
destruction complete, avaient ete amenes a traiter de la paix; on a vu
comment Charette avait accepte une entrevue pres de Nantes; comment le
pretendu baron de Cormatin, major-general de Puisaye, s'etait presente
pour etre le mediateur de la Bretagne; comment il voyageait avec
Humbert, balance entre le desir de tromper les republicains, de se
concerter avec Charette, de seduire Canclaux, et l'ambition d'etre le
pacificateur de ces celebres contrees. Le rendez-vous commun etait a
Nantes; les entrevues devaient commencer au chateau de la Jaunaye, a une
lieue de cette ville, le 24 pluviose (12 fevrier).
Cormatin, arrive a Nantes, avait voulu faire parvenir a Canclaux la
lettre de Puisaye; mais cet homme, qui voulait tromper les republicains,
ne sut pas meme leur soustraire la connaissance de cette lettre si
dangereuse. Elle fut connue et publiee, et lui oblige de declarer que la
lettre etait supposee, qu'il n'en etait point le porteur, et qu'il
venait sincerement negocier la paix. Il se trouva par-la plus engage que
jamais. Ce role de diplomate habile, trompant les republicains, donnant
le mot
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