volution revait a sa maniere, imaginant des moyens suivant sa
position, et voulait etre le restaurateur principal de la monarchie. Le
mensonge, l'intrigue, etaient les seules ressources de la plupart, et
l'argent leur principale pretention.
Avec de telles idees, l'agence de Paris, du genre de celle que Puisaye
preparait en Angleterre, devait chercher a ecarter pour le moment toute
entreprise, a pacifier les provinces insurgees, et a y faire signer une
paix simulee. A la faveur de la treve accordee aux chouans, Lemaitre,
Brottier et Laville-Heurnois venaient de se menager des communications
avec les provinces insurgees. Le regent les avait charges de faire
parvenir des lettres a Charette; ils les confierent a un ancien officier
de marine, Duverne de Presle, prive de son etat et cherchant un emploi.
Ils lui donnerent en meme temps la commission de contribuer a la
pacification, en conseillant aux insurges de temporiser, d'attendre des
secours de l'Espagne, et un mouvement de l'interieur. Cet envoye se
rendit a Rennes, d'ou il fit parvenir les lettres du regent a Charette,
et conseilla ensuite a tout le monde une soumission momentanee. D'autres
encore furent charges du meme soin par les agens de Paris, et bientot
les idees de paix, deja tres repandues en Bretagne, se propagerent
encore davantage. On dit partout qu'il fallait poser les armes, que
l'Angleterre trompait les royalistes; que l'on devait tout attendre de
la convention, qu'elle allait retablir elle-meme la monarchie, et que,
dans le traite signe avec Charette, se trouvaient des articles secrets
portant la condition de reconnaitre bientot pour roi le jeune orphelin
du Temple, Louis XVII. Cormatin, dont la position etait devenue fort
embarrassante, qui avait manque aux ordres de Puisaye et du comite
central, trouva, dans le systeme des agens de Paris, une excuse et un
encouragement pour sa conduite. Il parait meme qu'on lui fit esperer le
commandement de la Bretagne a la place de Puisaye. A force de soin il
parvint a reunir les principaux chouans a La Prevalaye, et les
conferences commencerent.
Dans cet intervalle, MM. de Tinteniac et de La Roberie venaient d'etre
envoyes de Londres par Puisaye, le premier pour apporter aux chouans de
la poudre, de l'argent, et la nouvelle d'une prochaine expedition, le
second pour faire parvenir a son oncle Charette l'invitation de se tenir
pret a seconder la descente en Bretagne, et enfin tous deux pour faire
rompre les negocia
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