rie Thibaudeau, il n'y a plus d'espoir de conciliation
entre nous et une minorite factieuse. Puisque le glaive est tire, il
faut la combattre, et profiter des circonstances pour ramener a jamais
la paix et la securite dans le sein de cette assemblee. Je demande que
vous decretiez sur-le-champ l'arrestation de ces deputes qui, trahissant
tous leurs devoirs, ont voulu realiser les voeux de la revolte, et les
ont rediges en lois. Je demande que les comites proposent sur-le-champ
les mesures les plus severes contre ces mandataires infideles a leur
patrie et a leurs sermens."
Alors on les designe: c'est Rhul, Romme et Duroi, qui ont demande du
silence pour faire ouvrir la deliberation; c'est Albitte, qui a fait
nommer un bureau; c'est Goujon et Duquesnoy, qui ont demande la
suspension des comites, et la formation d'une commission extraordinaire
de quatre membres; c'est Bourbotte et Prieur (de la Marne), qui ont
accepte, avec Duroi et Duquesnoy, d'etre les membres de cette
commission; c'est Soubrany, que les rebelles ont nomme commandant de
l'armee parisienne; c'est Peyssard, qui a crie victoire pendant
l'action. Duroi, Goujon, veulent parler: on les en empeche, on les
traite d'assassins, on les decrete sur-le-champ, et on demande qu'ils ne
puissent pas s'enfuir, comme la plupart de ceux qui ont ete decretes le
12 germinal. Le president les fait entourer par la gendarmerie, et
conduire a la barre. On cherche Romme, qui tarde a se montrer; Bourdon
le signale du doigt; il est traine a la barre avec ses collegues. Les
vengeances ne s'arretent pas la; on veut atteindre encore tous les
montagnards qui se sont signales par des missions extraordinaires dans
les departemens. "Je demande, s'ecrie une voix, l'arrestation de
Lecarpentier, bourreau de la Manche.... De Pinet aine, s'ecrie une autre
voix, bourreau des habitans de la Biscaye.... De Borie, s'ecrie une
troisieme, devastateur du Midi, et de Fayau, l'un des exterminateurs de
la Vendee." Ces propositions sont decretees aux cris de _vive la
convention! vive la republique!_ "Il ne faut plus de demi-mesures, dit
Tallien. Le but du mouvement d'aujourd'hui etait de retablir les
jacobins et surtout la commune; il faut detruire ce qui en reste; il
faut arreter et Pache et Bouchotte. Ce n'est la que le prelude des
mesures que le comite vous proposera. Vengeance, citoyens, vengeance
contre les assassins de leurs collegues et de la representation
nationale! Profitons de la maladresse de
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