ition en plusieurs detachemens, mais surtout de ne pas
mettre le prince francais a la tete du premier.
L'expedition mit a la voile vers la fin de prairial (mi-juin). Puisaye
emmenait avec lui l'eveque de Dol, un clerge nombreux, et quarante
gentilshommes portant tous un nom illustre, et servant comme simples
volontaires. Le point de debarquement etait un mystere, excepte pour
Puisaye, le commodore Waren, et MM. de Tinteniac et d'Allegre, que
Puisaye avait expedies pour annoncer son arrivee.
Apres avoir longuement delibere, on avait prefere le Sud de la Bretagne
au nord, et on s'etait decide pour la baie de Quiberon, qui etait une
des meilleures et des plus sures du continent, et que les Anglais
connaissaient a merveille, parce qu'ils y avaient mouille tres
long-temps. Tandis que l'expedition faisait voile, Sidney Smith, lord
Cornwalis, faisaient des menaces sur toutes les cotes, pour tromper les
armees republicaines sur le veritable point de debarquement; et lord
Bridport, avec l'escadre qui etait en station aux iles d'Ouessant,
protegeait le convoi. La marine francaise de l'Ocean etait peu
redoutable depuis la malheureuse croisiere du dernier hiver, pendant
laquelle la flotte de Brest avait horriblement souffert du mauvais
temps. Cependant Villaret-Joyeuse avait recu ordre de sortir avec neuf
vaisseaux de ligne mouilles a Brest, pour aller rallier une division
bloquee a Belle-Isle. Il partit, et, apres avoir rallie cette division,
et donne la chasse a quelques vaisseaux anglais, il revenait vers Brest,
lorqu'il essuya un coup de vent qui dispersa son escadre. Il perdit du
temps a la reunir de nouveau, et, dans cet intervalle, il rencontra
l'expedition destinee pour les cotes de France. Il etait superieur en
nombre, et il pouvait l'enlever tout entiere; mais le Commodore Waren,
apercevant le danger, se couvrit de toutes ses voiles, et placa son
convoi au loin, de maniere a figurer une seconde ligne; en meme temps il
envoya deux cotres a la recherche de la grande escadre de lord Bridport.
Villaret, ne croyant pas pouvoir combattre avec avantage, reprit sa
marche sur Brest, suivant les instructions qu'il avait recues. Mais lord
Bridport arriva dans cet instant, et attaqua aussitot la flotte
republicaine. C'etait le 5 messidor (23 juin). Villaret, voulant se
former sur _l'Alexandre_, qui etait un mauvais marcheur, perdit un temps
irreparable a manoeuvrer. La confusion se mit dans sa ligne: il perdit
trois vaisseaux, _l'
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