e de la neutralite prussienne et le Rhin, et arriva vers la Lahn le
quatrieme jour complementaire (20 septembre). Au meme instant, Pichegru
avait ordre d'essayer le passage sur le Haut-Rhin, et de sommer
Manheim. Cette ville florissante, menacee d'un bombardement, se rendit
contre toute attente le quatrieme jour complementaire (20 septembre).
Des cet instant tous les avantages etaient pour les Francais. Pichegru,
base sur Manheim, devait y attirer toute son armee, et se joindre a
Jourdan dans la vallee du Mein. On pouvait alors separer les deux
generaux autrichiens, et agir concentriquement entre le Mein et le
Necker. Il importait surtout de tirer Jourdan de sa position entre la
ligne de neutralite et le Rhin, car son armee, n'ayant pas les moyens de
transport necessaires pour ses vivres, et ne pouvant traiter le pays en
ennemi, allait bientot manquer du necessaire si elle ne marchait pas en
avant.
Ainsi, dans ce moment, tout etait succes pour la republique. Paix avec
l'Espagne, destruction de l'expedition faite par l'Angleterre sur les
cotes de Bretagne, passage du Rhin, et offensive heureuse en Allemagne,
elle avait tous les avantages a la fois. C'etait a ses generaux et a son
gouvernement a profiter de tant d'evenemens heureux.
CHAPITRE XXXI.
MENEES DU PARTI ROYALISTE DANS LES SECTIONS.--RENTREE DES EMIGRES,
PERSECUTION DES PATRIOTES.--CONSTITUTION DIRECTORIALE, DITE DE L'AN III,
ET DECRETS DES 5 ET 13 FRUCTIDOR.--ACCEPTATION DE LA CONSTITUTION ET DES
DECRETS PAR LES ASSEMBLEES PRIMAIRES DE LA FRANCE.--REVOLTE DES SECTIONS
DE PARIS CONTRE LES DECRETS DE FRUCTIDOR ET CONTRE LA CONVENTION.
JOURNEE DU 13 VENDEMIAIRE. DEFAITE DES SECTIONS INSURGEES.--CLOTURE DE
LA CONVENTION NATIONALE.
Battu sur les frontieres, et abandonne par la cour d'Espagne, sur
laquelle il comptait le plus, le parti royaliste fut reduit a intriguer
dans l'interieur; et il faut convenir que, dans le moment, Paris offrait
un champ vaste a ses intrigues. L'oeuvre de la constitution avancait; le
moment ou la convention deposerait ses pouvoirs, ou la France se
reunirait pour elire de nouveaux representans, ou une assemblee toute
neuve remplacerait celle qui avait regne si long-temps, etait plus
favorable qu'aucun autre aux menees contre-revolutionnaires.
Les passions les plus vives fermentaient dans les sections de Paris. On
n'y etait pas royaliste, mais on servait le royalisme sans s'en douter.
On s'etait attache a combattre les terro
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