mps-Elysees, du Theatre-Francais (l'Odeon), adresser des
petitions a l'assemblee. Elles s'accordaient toutes a demander si les
Parisiens avaient demerite, si on se defiait d'eux, puisqu'on appelait
des troupes; elles se plaignaient de la pretendue violence faite a leurs
choix, et se servaient de ces expressions insolentes: "Meritez nos
choix, et ne les commandez pas." La convention repondit d'une maniere
ferme a toutes ces adresses, et se borna a dire qu'elle attendait avec
respect la manifestation de la volonte nationale, qu'elle s'y
soumettrait des qu'elle serait connue, et qu'elle obligerait tout le
monde a s'y soumettre.
Ce qu'on voulait surtout, c'etait etablir un point central pour
communiquer avec toutes les sections, pour leur donner une impulsion
commune, et pour organiser ainsi la revolte. On avait eu assez
d'exemples sous les yeux, pour savoir que c'etait la le premier besoin.
La section Lepelletier s'institua centre; elle avait droit a cet
honneur, car elle avait toujours ete la plus ardente. Elle commenca par
publier un acte de garantie aussi maladroit qu'inutile. Les pouvoirs du
corps constituant, disait-elle, cessaient en presence du peuple
souverain; les assemblees primaires representaient le peuple souverain;
elles avaient le droit d'exprimer une opinion quelconque sur la
constitution et sur les decrets; elles etaient sous la sauvegarde les
unes des autres; elles se devaient la garantie reciproque de leur
independance. Personne ne niait cela, sauf une modification qu'il
fallait ajouter a ces maximes; c'est que le corps constituant conservait
ses pouvoirs jusqu'a ce que la decision de la majorite fut connue. Du
reste, ces vaines generalites n'etaient qu'un moyen pour arriver a une
autre mesure. La section Lepelletier proposa aux quarante-huit sections
de Paris de designer chacune un commissaire, pour exprimer les sentimens
des citoyens de la capitale sur la constitution et les decrets. Ici
commencait l'infraction aux lois; car il etait defendu aux assemblees
primaires de communiquer entre elles, de s'envoyer des commissaires ou
des adresses. La convention cassa l'arrete, et declara qu'elle
considererait son execution comme un attentat a la surete publique.
Les sections n'etant pas encore assez enhardies cederent, et se mirent a
recueillir les votes sur la constitution et les decrets. Elles
commencerent par chasser, sans aucune forme legale, les patriotes qui
venaient voter dans leur sein. Dans les une
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