aire.
Bonaparte, present partout ou le danger l'exige, est accouru sur les
lieux. Il place plusieurs batteries sur le quai des Tuileries, qui est
parallele au quai Voltaire; il fait avancer les canons places a la tete
du Pont-Royal, et les fait pointer de maniere a enfiler le quai par
lequel arrivent les assaillans. Ces mesures prises, il laisse approcher
les sectionnaires; puis tout-a-coup il ordonne le feu. La mitraille part
du pont, et prend les sectionnaires de front; elle part en meme temps du
quai des Tuileries, et les prend en echarpe; elle porte la terreur et la
mort dans leurs rangs. Le jeune Lafond, plein de bravoure, rallie autour
de lui ses hommes les plus fermes, et marche de nouveau sur le pont,
pour s'emparer des pieces. Un feu redouble emporte sa colonne. Il veut
en vain la ramener une derniere fois, elle fuit et se disperse sous les
coups d'une artillerie bien dirigee.
A six heures, le combat, commence a quatre heures et demie, etait
acheve. Bonaparte alors, qui avait mis une impitoyable energie dans
l'action, et qui avait tire sur la population de la capitale comme sur
des bataillons autrichiens, ordonne de charger les canons a poudre, pour
achever de chasser la revolte devant lui. Quelques sectionnaires
s'etaient retranches a la place Vendome, dans l'eglise Saint-Roch et
dans le Palais-Royal; il fait deboucher ses troupes par toutes les
issues de la rue Saint-Honore, et detache un corps qui, partant de la
place Louis XV, traverse la rue Royale et longe les boulevarts. Il
balaie ainsi la place Vendome, degage l'eglise Saint-Roch, investit le
Palais-Royal, et le bloque pour eviter un combat de nuit.
Le lendemain matin, quelques coups de fusil suffirent pour faire evacuer
le Palais-Royal et la section Lepelletier, ou les rebelles avaient forme
le projet de se retrancher. Bonaparte fit enlever quelques barricades
formees pres de la barriere des Sergens, et arreter un detachement qui
venait de Saint-Germain amener des canons aux sectionnaires. La
tranquillite fut entierement retablie dans la journee du 14. Les morts
furent enleves sur-le-champ pour faire disparaitre toutes les traces de
ce combat. Il y avait eu, de part et d'autre, trois a quatre cents morts
ou blesses.
Cette victoire causa une grande joie a tous les amis sinceres de la
republique, qui n'avaient pu s'empecher de reconnaitre dans ce mouvement
l'influence du royalisme; elle rendit a la convention menacee,
c'est-a-dire a la revolution e
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