e defendre
la convention, et d'en faire un camp bien retranche. C'est a quoi songea
le general Bonaparte. Les sections etaient sans canons; elles les
avaient toutes deposes lors du 4 prairial; et les plus ardentes
aujourd'hui furent alors les premieres a donner cet exemple, pour
assurer le desarmement du faubourg Saint-Antoine. C'etait un grand
avantage pour la convention. Le parc entier se trouvait au camp des
Sablons. Bonaparte ordonna sur-le-champ au chef d'escadron Murat d'aller
le chercher a la tete de trois cents chevaux. Ce chef d'escadron arriva
au moment meme ou un bataillon de la section Lepelletier venait pour
s'emparer du parc; il devanca ce bataillon, fit atteler les pieces, et
les amena aux Tuileries. Bonaparte s'occupa ensuite d'armer toutes les
issues. Il avait cinq mille soldats de ligne, une troupe de patriotes
qui, depuis la veille, s'etait elevee a environ quinze cents, quelques
gendarmes des tribunaux, desarmes en prairial et rearmes dans cette
occasion, enfin la legion de police et quelques invalides, le tout
faisant a peu pres huit mille hommes. Il distribua son artillerie et ses
troupes dans des rues cul-de-sac Dauphin, l'Echelle, Rohan,
Saint-Nicaise, au Pont-Neuf, Pont-Royal, Pont-Louis XVI, sur les places
Louis XV et Vendome, sur tous les points enfin ou la convention etait
accessible. Il placa son corps de cavalerie et une partie de son
infanterie en reserve au Carrousel et dans le jardin des Tuileries. Il
ordonna que tous les vivres qui etaient dans Paris fussent transportes
aux Tuileries, qu'il y fut etabli un depot de munitions et une ambulance
pour les blesses; il envoya un detachement s'emparer du depot de Meudon,
et en occuper les hauteurs, pour s'y retirer avec la convention en cas
d'echec; il fit intercepter la route de Saint-Germain, pour empecher
qu'on n'amenat des canons aux revoltes, et transporter des caisses
d'armes au faubourg Saint-Antoine, pour armer la section des
Quinze-Vingts, qui avait seule vote pour les decrets, et dont Freron
etait alle reveiller le zele. Ces dispositions etaient achevees dans la
matinee du 13. Ordre fut donne aux troupes republicaines d'attendre
l'agression et de ne pas la provoquer.
Dans cet intervalle de temps, le comite d'insurrection etabli a la
section Lepelletier avait fait aussi ses dispositions. Il avait mis les
comites de gouvernement hors la loi, et cree une espece de tribunal pour
juger ceux qui resisteraient a la souverainete des sections
|