rs de Humbert, et
j'assure qu'il n'a ete fait aucune capitulation." Tous les contemporains
auxquels le caractere du jeune general a ete connu l'ont juge incapable
de mentir. Des temoins oculaires confirment d'ailleurs son assertion. La
lettre de Sombreuil nuisit singulierement a l'emigration et a Puisaye,
et on l'a trouvee meme si peu honorable pour la memoire de son auteur,
qu'on a pretendu que c'etaient les republicains qui l'avaient supposee;
imputation tout a fait digne des miserables contes qu'on faisait chez
les emigres.
Pendant que le parti royaliste venait d'essuyer a Quiberon un si rude
echec, il s'en preparait un autre pour lui en Espagne. Moncey etait
rentre de nouveau dans la Biscaye, avait pris Bilbao et Vittoria, et
serrait de pres Pampelune. Le favori qui gouvernait la cour, apres
n'avoir pas voulu d'abord d'une ouverture de paix faite par le
gouvernement au commencement de la campagne, parce qu'il n'en fut pas
l'intermediaire, se decida a negocier, et envoya a Bale le chevalier
d'Yriarte. La paix fut signee a Bale avec l'envoye de la republique,
Barthelemy, le 24 messidor (12 juillet), au moment meme des desastres de
Quiberon. Les conditions etaient la restitution de toutes les conquetes
que la France avait faites sur l'Espagne, et en equivalent la cession en
notre faveur de la partie espagnole de Saint-Domingue. La France faisait
ici de grandes concessions pour un avantage bien illusoire, car
Saint-Domingue n'etait deja plus a personne; mais ces concessions
etaient dictees par la plus sage politique. La France ne pouvait rien
desirer au dela des Pyrenees; elle n'avait aucun interet a affaiblir
l'Espagne: elle aurait du, au contraire, s'il eut ete possible, rendre a
cette puissance les forces qu'elle avait perdues dans une entreprise a
contresens des interets des deux nations.
Cette paix fut accueillie avec la joie la plus vive par tout ce qui
aimait la France et la republique. C'etait encore une puissance detachee
de la coalition, c'etait un Bourbon qui reconnaissait la republique, et
c'etaient deux armees disponibles a transporter sur les Alpes, dans
l'Ouest et sur le Rhin. Les royalistes furent au desespoir. Les agens de
Paris surtout craignaient qu'on ne divulguat leurs intrigues, ils
redoutaient une communication de leurs lettres ecrites en Espagne.
L'Angleterre y aurait vu tout ce qu'ils disaient d'elle; et, quoique
cette puissance fut hautement decriee pour l'affaire de Quiberon,
c'etait la se
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