tions. Ils avaient cherche a debarquer avec quelques
emigres vers les cotes du nord; les chouans avertis, etant accourus a
leur rencontre, avaient eu un engagement avec les republicains, et
avaient ete battus. MM. de La Roberie et de Tinteniac s'etaient sauves
par miracle; mais la treve etait compromise, et Hoche, qui commencait a
se mefier des chouans, qui soupconnait la bonne foi de Cormatin, voulait
le faire arreter. Cormatin protesta de sa bonne foi aupres des
representans, et obtint que la treve ne serait pas rompue. Les
conferences continuerent a La Prevalaye. Un agent de Stofflet vint y
prendre part. Stofflet, battu, poursuivi, reduit a l'extremite, prive de
toutes ses ressources par la decouverte du petit arsenal qu'il avait
dans un bois, demandait enfin a etre admis a traiter, et venait
d'envoyer un representant a La Prevalaye. C'etait le general Beauvais.
Les conferences furent extremement vives, comme elles l'avaient ete a la
Jaunaye. Le general Beauvais y soutint encore le systeme de la guerre,
malgre la triste position du chef qui l'envoyait, et pretendit que
Cormatin, ayant signe la paix de la Jaunaye, et reconnu la republique,
avait perdu le commandement dont Puisaye l'avait revetu, et ne pouvait
plus deliberer. M. de Tinteniac, parvenu malgre tous les dangers au lieu
des conferences, voulut les rompre au nom de Puisaye, et retourner
aussitot a Londres; mais Cormatin et les partisans de la paix l'en
empecherent. Cormatin decida enfin la majorite a une transaction, en
lui donnant pour raison qu'on gagnerait du temps par une soumission
apparente, et qu'on endormirait la surveillance des republicains. Les
conditions etaient les memes que celles accordees a Charette: liberte
des cultes, indemnites a ceux dont les proprietes avaient ete devastees,
exemption de la requisition, institution des gardes territoriales. Il y
avait une condition de plus dans le traite actuel: c'etait un million et
demi pour les principaux chefs, dont Cormatin devait avoir sa part. Pour
ne pas cesser un instant, dit le general Beauvais, de faire acte de
mauvaise foi, Cormatin, au moment de signer, mit le sabre a la main,
jura de reprendre les armes a la premiere occasion, et recommanda a
chacun de conserver jusqu'a nouvel ordre l'organisation etablie, et le
respect du a tous les chefs.
Les chefs royalistes se transporterent ensuite a La Mabilaye, a une
lieue de Rennes, pour signer le traite dans une reunion solennelle avec
les represe
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