u affectes,
parce que, l'evenement etant prevu, une enorme quantite de capitaux
s'etait portee d'Amsterdam a Londres. Le commerce hollandais, quoique
patriote, se defiait neanmoins des evenemens, et avait cherche a mettre
ses richesses en surete, en les transportant en Angleterre. Pitt avait
parle d'un nouvel emprunt considerable, et, malgre la guerre, il avait
vu les offres se multiplier. L'experience a prouve depuis, que la
guerre, interdisant les speculations commerciales, et ne permettant plus
que les speculations sur les fonds publics, facilite les emprunts, loin
de les rendre plus difficiles. Cela doit arriver encore plus
naturellement dans un pays qui, n'ayant pas de frontieres, ne voit
jamais dans la guerre une question d'existence, mais seulement une
question de commerce et de debouches. Pitt resolut donc, au moyen des
riches capitaux de sa nation, de fournir des fonds a l'Autriche,
d'augmenter sa marine, de reorganiser son armee de terre pour la porter
dans l'Inde ou l'Amerique, et de donner aux insurges francais des
secours considerables. Il fit avec l'Autriche un traite de subsides,
semblable a celui qu'il avait fait l'annee precedente avec la Prusse.
Cette puissance avait des soldats, et elle promettait de tenir au moins
deux cent mille hommes effectifs sur pied; mais elle manquait d'argent;
elle ne pouvait plus ouvrir d'emprunts ni en Suisse, ni a Francfort, ni
en Hollande. L'Angleterre s'engagea, non pas a lui fournir des fonds,
mais a garantir l'emprunt qu'elle allait ouvrir a Londres. Garantir les
dettes d'une puissance comme l'Autriche, c'etait presque s'engager a les
payer; mais l'operation, sous cette forme, etait plus aisee a justifier
devant le parlement. L'emprunt etait de 4 millions 600,000 livres
sterling (115 millions de francs), l'interet a 5 pour 100. Pitt ouvrit
en meme temps un emprunt de 18 millions sterling pour le compte de
l'Angleterre, a 4 pour 100. L'empressement des capitalistes fut extreme,
et comme l'emprunt autrichien etait garanti par le gouvernement anglais,
et qu'il portait un plus haut interet, ils exigerent que, pour deux
tiers pris dans l'emprunt anglais, on leur donnat un tiers dans
l'emprunt autrichien. Pitt, apres s'etre ainsi assure de l'Autriche,
chercha a reveiller le zele de l'Espagne, mais il le trouva eteint. Il
prit a sa solde les regimens emigres de Conde, et il dit a Puisaye que,
la pacification de la Vendee diminuant la confiance qu'inspiraient les
provinces insu
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