a Charette, et seduisant Canclaux, lui echappait; il ne lui
restait plus que celui de pacificateur. Il vit Charette, et le trouva
reduit, par sa position, a traiter momentanement avec l'ennemi. Des cet
instant, Cormatin n'hesita plus a travailler a la paix. Il fut convenu
que cette paix serait simulee, et qu'en attendant l'execution des
promesses de l'Angleterre, on paraitrait se soumettre a la republique.
Pour le moment, on songea a obtenir les meilleures conditions possibles.
Cormatin et Charette, des que les conferences furent ouvertes, remirent
une note dans laquelle ils demandaient la liberte des cultes, des
pensions alimentaires pour tous les ecclesiastiques de la Vendee,
l'exemption de service militaire et d'impot pendant dix ans, afin de
reparer les maux de la guerre, des indemnites pour toutes les
devastations, l'acquittement des engagemens contractes par les chefs
pour les besoins de leurs armees, le retablissement des anciennes
divisions territoriales du pays et de son ancien mode d'administration,
la formation de gardes territoriales sous les ordres des generaux
actuels, l'eloignement de toutes les armees republicaines, l'exclusion
de tous les habitans de la Vendee qui etaient sortis du pays comme
patriotes, et dont les royalistes avaient pris les biens, enfin une
amnistie commune aux emigres comme aux Vendeens. De pareilles demandes
etaient absurdes, et ne pouvaient etre admises. Les representans
accorderent la liberte des cultes, des indemnites pour ceux dont les
chaumieres avaient ete devastees, l'exemption de service pour les jeunes
gens de la presente requisition, afin de repeupler les campagnes, la
formation des gardes territoriales, sous les ordres des administrations,
au nombre de deux mille hommes seulement; l'acquittement des bons signes
par les generaux, jusqu'a la concurrence de deux millions. Mais ils
refuserent le retablissement des anciennes divisions territoriales et
des anciennes administrations, l'exemption d'impot pendant dix ans,
l'eloignement des armees republicaines, l'amnistie pour les emigres, et
ils exigerent la rentree dans leurs biens des Vendeens patriotes. Ils
stipulerent, de plus, que toutes ces concessions seraient renfermees,
non dans un traite, mais dans des arretes rendus par les representans en
mission; et que, de leur cote, les generaux vendeens signeraient une
declaration par laquelle ils reconnaitraient la republique, et
promettraient de se soumettre a ses lois. Une derni
|