z pas de leur offrir
quelques secours, mais sans ostentation, et avec toute la delicatesse
dont vous etes capables. Par eux vous connaitrez toutes les manoeuvres
de leur parti, et vous obtiendrez qu'ils retiennent leurs paysans dans
leurs campagnes, et les empechent de se battre. Vous sentez qu'il faut,
pour parvenir a ce but, la douceur, l'amenite, la franchise. Engagez
quelques officiers et soldats a assister respectueusement a
quelques-unes de leurs ceremonies, mais en ayant soin de ne jamais les
troubler. La patrie attend de vous le plus grand devouement; tous les
moyens sont bons pour la servir, lorsqu'ils s'accordent avec les lois,
l'honneur et la dignite republicaine." Hoche ajoutait a ces avis celui
de ne rien prendre dans le pays pour la nourriture des armees, pendant
quelque temps au moins. Quant aux projets des Anglais, il voulait pour
les prevenir, qu'on s'emparat de Jersey et de Guernesey, et qu'on
etablit une chouannerie en Angleterre pour les occuper chez eux. Il
songeait aussi a l'Irlande; mais il ecrivait qu'il s'en expliquerait
verbalement avec le comite de salut public.
Ces moyens choisis avec un grand sens, et employes en plus d'un endroit
avec beaucoup d'adresse, avaient deja parfaitement reussi. La Bretagne
etait tout a fait divisee; tous les chouans qui s'etaient montres a
Rennes avaient ete caresses, payes, rassures, et decides a deposer les
armes. Les autres, plus opiniatres, comptant sur Stofflet et sur
Puisaye, voulaient persister a faire la guerre. Cormatin continuait de
courir des uns aux autres pour les amener a La Prevalaye, et les engager
a traiter. Malgre l'ardeur que cet aventurier montrait a pacifier le
pays, Hoche, qui avait entrevu son caractere et sa vanite, se defiait de
lui, et se doutait qu'il manquerait de parole aux republicains comme il
avait fait aux royalistes. Il l'observait avec grande attention pour
s'assurer s'il travaillait sincerement et sans arriere-pensee a l'oeuvre
d'une reconciliation.
De singulieres intrigues vinrent se combiner avec toutes ces
circonstances, pour amener la pacification tant desiree par les
republicains. On a vu precedemment Puisaye a Londres, tachant de faire
concourir le cabinet anglais a ses projets; on a vu les trois princes
francais sur le continent, l'un attendant un role a Arnheim, l'autre se
battant sur le Rhin; le troisieme, en sa qualite de regent,
correspondant de Verone avec tous les cabinets, et entretenant une
agence secrete a Pa
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