un coup d'eclat, fit une tentative sur Chalonne, qui fut
vivement repoussee et se retira sur Saint-Florent. Il declara Charette
traitre a la cause de la royaute, et fit prononcer contre lui une
sentence de mort. Les representans, qui savaient qu'une pareille guerre
devait se terminer, non seulement en employant les armes, mais en
desinteressant les ambitieux, en donnant des secours aux hommes sans
ressources, avaient aussi repandu l'argent. Le comite de salut public
leur avait ouvert un credit sur ses fonds secrets. Ils donnerent 60,000
francs en numeraire et 365,000 en assignats a divers officiers de
Stofflet. Son major-general Trotouin recut 100,000 fr., dont moitie en
argent, moitie en assignats, et se detacha de lui. Il ecrivit une lettre
adressee aux officiers de l'armee d'Anjou, pour les engager a la paix,
en leur donnant les raisons les plus capables de les ebranler.
Tandis qu'on employait ces moyens sur l'armee d'Anjou, les representans
pacificateurs de la Vendee s'etaient rendus en Bretagne, pour amener les
chouans a une semblable transaction. Cormatin les avait suivis; il etait
maintenant tout a fait engage dans le systeme de la paix; et il avait
l'ambition de faire, a Rennes, l'entree triomphale que Charette avait
faite a Nantes. Malgre la treve, beaucoup d'actes de brigandage avaient
ete commis par les chouans. Ceux-ci n'etant pour la plupart que des
bandits sans attachement a aucune cause, se souciant fort peu des vues
politiques qui engageaient leurs chefs a signer une suspension d'armes,
ne prenaient aucun soin de l'observer, et ne songeaient qu'a butiner.
Quelques representans, voyant la conduite des Bretons, commencaient a se
defier de leurs intentions, et pensaient deja qu'il fallait renoncer a
la paix. Boursault etait le plus prononce dans ce sens. Le representant
Bollet, au contraire, zele pacificateur, croyait que, malgre quelques
actes d'hostilite, un accommodement etait possible, et qu'il ne fallait
employer que la douceur. Hoche, courant de cantonnemens en cantonnemens,
a des distances de quatre-vingts lieues, n'ayant jamais aucun moment de
repos, place entre les representans qui voulaient la guerre et ceux qui
voulaient la paix, entre les jacobins des villes, qui l'accusaient de
faiblesse et de trahison, et les royalistes, qui l'accusaient de
barbarie, Hoche etait abreuve de degouts sans se refroidir neanmoins
dans son zele. "Vous me souhaitez encore une campagne des Vosges,
ecrivait-il a un de
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