te a cause de la ration, le 1er germinal a cause de la petition des
Quinze-Vingts, et le 7 a cause d'une distribution de pain insuffisante.
On craignit un mouvement general pour le decadi, jour d'oisivete et
d'assemblee dans les sections. Pour prevenir les dangers d'une reunion
de nuit, il fut decide que les assemblees de section se tiendraient de
une heure a quatre. Ce n'etait la qu'une mesure fort insignifiante, et
qui ne pouvait prevenir le combat. On sentait bien que la cause
principale de ces soulevemens etait l'accusation portee contre les
anciens membres du comite de salut public et l'incarceration des
patriotes. Beaucoup de deputes voulaient renoncer a des poursuites qui,
fussent-elles justes, etaient certainement dangereuses. Rouzet imagina
un moyen qui dispensait de rendre un jugement sur les accuses, et qui en
meme temps sauvait leur tete: c'etait l'ostracisme. Quand un citoyen
aurait fait de son nom un sujet de discorde, il proposait de le bannir
pour un temps. Sa proposition ne fut pas ecoutee. Merlin (de
Thionville), thermidorien ardent et citoyen intrepide, commenca
lui-meme a penser qu'il vaudrait peut-etre mieux eviter la lutte. Il
proposa donc de convoquer les assemblees primaires, de mettre
sur-le-champ la constitution en vigueur, et de renvoyer le jugement des
prevenus a la prochaine legislature. Merlin (de Douai) appuya fortement
cet avis. Guyton-Morveau en ouvrit un plus ferme. "La procedure que nous
faisons, dit-il, est un scandale: ou faudra-t-il s'arreter, si on
poursuit tous ceux qui ont fait des motions plus sanguinaires que celles
qu'on reproche aux prevenus? On ne sait, en verite, si nous achevons ou
si nous recommencons la revolution." On fut justement epouvante de
l'idee d'abandonner, dans un moment pareil, l'autorite a une nouvelle
assemblee; on ne voulait pas non plus donner a la France une
constitution aussi absurde que celle de 93; on declara donc qu'il n'y
avait pas lieu a deliberer sur la proposition des deux Merlin. Quant a
la procedure commencee, trop de vengeances en souhaitaient la
continuation, pour qu'elle fut abandonnee; seulement on decida que
l'assemblee, afin de pouvoir vaquer a ses autres soins, ne s'occuperait
de l'audition des prevenus que tous les jours impairs.
Une telle decision n'etait pas faite pour calmer les patriotes. Le jour
de decadi[2] fut employe a s'exciter reciproquement. Les assemblees de
section furent tres tumultueuses; cependant le mouvement redoute n'e
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