et Vadier. Choudieu, Chasles et Foussedoire,
sont frappes d'arrestation. On ne se borne pas la; on rappelle que
Huguet a pris la parole pendant l'envahissement de la salle, et s'est
ecrie: _Peuple! n'oublie pas tes droits!_ que Leonard Bourdon presidait
la societe populaire de la rue du Vert-Bois, et qu'il a pousse a
l'insurrection par ses declamations continuelles; que Duhem a encourage
ouvertement les revoltes pendant l'irruption de la populace; que les
jours precedens il a ete vu au cafe Payen, a la section des Invalides,
buvant avec les principaux chefs des terroristes, et les encourageant a
l'insurrection; en consequence on decrete d'arrestation Huguet, Leonard
Bourdon et Duhem. Beaucoup d'autres sont encore denonces; dans le nombre
se trouve Amar, le membre le plus abhorre de l'ancien comite de surete
generale, et repute le plus dangereux des montagnards. La convention
fait encore arreter ce dernier. Pour eloigner de Paris ces pretendus
chefs de la conspiration, on demande qu'ils soient detenus au chateau de
Ham. La proposition est decretee, et il est decide en outre qu'ils y
seront traduits sur-le-champ. On propose ensuite de declarer la capitale
en etat de siege, en attendant que le danger soit entierement passe. Le
general Pichegru etait dans ce moment a Paris, et dans tout l'eclat de
sa gloire. On le nomme general de la force armee pendant tout le temps
que durera le peril; on lui adjoint les deputes Barras et Merlin (de
Thionville). Il etait six heures du matin, 13 germinal (2 avril);
l'assemblee, accablee de fatigue, se separe, se confiant dans les
mesures qu'elle a prises.
Les comites se mirent en mesure de faire executer sans retard les
decrets qui venaient d'etre rendus. Le matin meme on enferma dans des
voitures les quatre deportes, quoique l'un d'eux, Barrere, fut
extremement malade, et on les achemina sur la route d'Orleans, pour les
envoyer a Brest. On mit la meme promptitude a faire partir les sept
deputes condamnes a etre detenus au chateau de Ham. Les voitures
devaient traverser les Champs-Elysees; les patriotes le savaient, et une
foule d'entre eux s'etaient portes sur leur passage pour les arreter.
Quand les voitures arriverent precedees par la gendarmerie, un nombreux
rassemblement se forma autour d'elles. Les uns disaient que c'etait la
convention qui se retirait a Chalons, emportant les fonds de la
tresorerie; les autres disaient au contraire que c'etaient les deputes
patriotes injustement en
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