eaux composant la marine militaire de Hollande,
cinquante etaient demeures dans les ports et furent conserves a la
republique batave; les autres avaient etes saisis par les Anglais.
L'armee hollandaise, dissoute depuis le depart du prince d'Orange, dut
se reorganiser sur un nouveau pied, et sous les ordres du general
Daendels. Quant a la fameuse banque d'Amsterdam, le mystere de sa caisse
fut enfin devoile. Avait-elle continue a etre banque de depot, ou bien
etait-elle devenue banque, d'escompte en pretant, soit a la compagnie
des Indes, soit au gouvernement, soit aux provinces? Telle etait la
question qu'on s'adressait depuis long-temps, et qui diminuait
singulierement le credit de cette banque celebre. Il fut constate
qu'elle avait prete pour huit a dix millions de florins environ sur les
obligations de la compagnie des Indes, de la chambre des emprunts, de la
province de Frise et de la ville d'Amsterdam. C'etait la une violation
de ses statuts. On pretendit que, du reste, il n'y avait pas de deficit,
parce que ces obligations representaient des valeurs certaines. Mais il
fallait que la compagnie, la chambre des emprunts, le gouvernement,
pussent payer, pour que les obligations acceptees par la banque ne
donnassent pas lieu a deficit.
Cependant, tandis que les Hollandais songeaient a regler l'etat de leur
pays, il fallait pourvoir aux besoins de l'armee francaise, qui manquait
de tout. Les representant firent en draps, en souliers, en vetemens de
toute espece, en vivres et munitions, une requisition au gouvernement
provisoire, a laquelle il se chargea de satisfaire. Cette requisition,
sans etre excessive, etait suffisante pour equiper l'armee et la
nourrir. Le gouvernement hollandais invita les villes a fournir chacune
leur part de cette requisition, leur disant avec raison qu'il fallait se
hater de satisfaire un vainqueur genereux, qui demandait au lieu de
prendre, et qui n'exigeait tout juste que ce que reclamaient ses
besoins. Les villes montrerent le plus grand empressement, et les objets
mis en requisition furent fournis exactement. On fit ensuite un
arrangement pour la circulation des assignats. Les soldats ne recevant
leur solde qu'en papier, il fallait que ce papier eut cours de monnaie
pour qu'ils pussent payer ce qu'ils prenaient. Le gouvernement
hollandais rendit une decision a cet egard. Les boutiquiers et les
petits marchands etaient obliges de recevoir les assignats de la main
des soldats francais, au t
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