terreur, venait d'etre rendu au public, grace aux bienfaits de la
convention, qui avait fait une partie des frais de l'etablissement, et
qui avait distribue quelques centaines de cartes aux jeunes gens de
chaque section. La, on entendait La Harpe declamer contre l'anarchie, la
terreur, l'avilissement de la langue, le _philosophisme_, et tout ce
qu'il avait vante autrefois, avant que cette liberte, qu'il celebrait
sans la connaitre, eut effraye sa petite ame. La convention avait
accorde des pensions a presque tous les gens de lettres, a tous les
savans, sans aucune distinction d'opinions. Elle venait de decreter les
ecoles primaires, ou le peuple devait apprendre les elemens de la langue
parlee et ecrite, les regles du calcul, les principes de l'arpentage, et
quelques notions pratiques sur les principaux phenomenes de la nature;
les ecoles centrales, destinees aux classes plus elevees, et ou la
jeunesse devait apprendre les mathematiques, la physique, la chimie,
l'histoire naturelle, l'hygiene, les arts et metiers, les arts du
dessin, les belles-lettres, les langues anciennes, les langues vivantes
les plus appropriees aux localites, la grammaire generale, la logique et
l'analyse, l'histoire, l'economie politique, les elemens de legislation,
le tout dans l'ordre le mieux approprie au developpement de l'esprit;
l'ecole normale, ou devaient se former, sous les savans et les
litterateurs les plus celebres, de jeunes professeurs, qui ensuite
iraient repandre dans toute la France l'instruction puisee au foyer des
lumieres; enfin les ecoles speciales de medecine, de droit, d'art
veterinaire. Outre ce vaste systeme d'education destine a repandre, a
propager cette civilisation qu'on accusait si injustement la revolution
d'avoir bannie; la convention vota des encouragemens pour des travaux de
toute espece. L'etablissement de diverses manufactures venait d'etre
ordonne. On avait donne aux Suisses expatries pour cause de troubles,
des domaines nationaux a Besancon, afin d'y former une manufacture
d'horlogerie. La convention avait demande en outre a ses comites des
projets de canaux, des plans de banque, et un systeme d'avances pour
certaines provinces ruinees par la guerre. Elle avait adouci quelques
lois qui pouvaient nuire a l'agriculture et au commerce. Une foule de
cultivateurs et d'ouvriers avaient quitte l'Alsace, lorsqu'elle fut
evacuee par Wurmser, Lyon pendant le siege, et tout le Midi depuis les
rigueurs exercees contre le
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