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les autorites locales, etaient entierement decourages. Les charbons, le bois manquaient donc, et, par cet affreux hiver, cette disette de combustible etait aussi funeste que celle des grains. Ainsi, une souffrance cruelle dans les basses classes contrastait avec les plaisirs nouveaux auxquels se livraient les classes elevees. Les revolutionnaires, irrites contre le gouvernement, suivaient l'exemple de tous les partis battus, et se servaient des maux publics comme d'autant d'argumens contre les chefs actuels de l'etat. Ils contribuaient meme a augmenter ces maux, en contrariant les ordres de l'administration. "N'envoyez pas vos bles a Paris, disaient-ils aux fermiers; le gouvernement est contre-revolutionnaire, il fait rentrer les emigres, il ne veut pas mettre en vigueur la constitution, il laisse pourrir les grains dans les magasins de la commission de commerce; il veut affamer le peuple pour l'obliger a se jeter dans les bras de la royaute." Ils engageaient ainsi les possesseurs de grains a les garder. Ils quittaient leurs communes pour se rendre dans les grandes villes ou ils etaient inconnus, et hors de la portee de ceux qu'ils avaient persecutes. La, ils repandaient le trouble. A Marseille, ils venaient de faire de nouvelles violences aux representans, qu'ils avaient obliges a suspendre les procedures commencees contre les pretendus complices de la terreur. Il avait fallu mettre la ville en etat de siege. C'est a Paris surtout qu'ils s'amassaient en grand nombre, et qu'ils etaient plus turbulens. Ils revenaient toujours au meme sujet, la souffrance du peuple, et la mettaient en comparaison avec le luxe des nouveaux meneurs de la convention. Madame Tallien etait la femme du jour qu'ils accusaient le plus, car a toutes les epoques on en avait accuse une: c'etait la perfide enchanteresse a laquelle ils reprochaient, comme autrefois a madame Rolland, et plus anciennement a Marie-Antoinette, tous les maux du peuple. Son nom, prononce plusieurs fois a la convention, avait paru ne pas emouvoir Tallien. Enfin, il prit un jour la parole pour la venger de tant d'outrages; il la presenta comme un modele de devouement et de courage, comme une des victimes que Robespierre avait destinees a l'echafaud, et il declara qu'elle etait devenue son epouse. Barras, Legendre, Freron, se joignirent a lui, ils s'ecrierent qu'il etait temps enfin de s'expliquer; ils echangerent des injures avec la Montagne, et la convention se vit obligee,
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