eur de Mayence, et
plusieurs autres etats, avaient dit qu'il etait temps de mettre fin _par
une paix acceptable a une guerre ruineuse_; que l'empire germanique
n'avait eu pour but que le maintien des stipulations de 1648, et n'avait
pris fait et cause que pour ceux de ses etats voisins de l'Alsace et de
la Lorraine; qu'il songeait a sa conservation et non a son
agrandissement; que jamais _son intention n'avait ete ni pu etre de se
meler du gouvernement interieur de la France_; que cette declaration
pacifique devait etre faite au plus tot, pour mettre un terme aux maux
qui affligeaient l'humanite; que la Suede, garante des stipulations de
1648, et heureusement restee neutre au milieu de cette guerre
universelle, pourrait se charger de la mediation. La majorite des votes
avait accueilli cette proposition. L'electeur de Treves, prive de ses
etats, l'envoye imperial pour la Boheme et l'Autriche, avaient declare
seuls que sans doute il fallait rechercher la paix, mais qu'elle n'etait
guere possible avec un pays sans gouvernement. Enfin, le 25 decembre, la
diete avait publie provisoirement un _conclusum_ tendant a la paix,
sauf a decider ensuite par qui la proposition serait faite. Le sens du
_conclusum_ etait que, tout en faisant les preparatifs d'une nouvelle
campagne, on n'en devait pas moins faire des ouvertures de paix; que
sans doute la France, touchee des maux de l'humanite, convaincue qu'on
ne voulait pas se meler de ses affaires interieures, consentirait a des
conditions honorables pour les deux partis.
Ainsi, quiconque avait commis des fautes songeait a les reparer, s'il en
etait temps encore. L'Autriche, quoique epuisee par ses efforts, avait
trop perdu en perdant les Pays-Bas, pour songer a poser les armes.
L'Espagne aurait voulu se retirer; mais, engagee dans les intrigues
anglaises, et retenue par une fausse honte dans la cause de l'emigration
francaise, elle n'osait pas encore demander la paix.
Le decouragement qui s'emparait des ennemis exterieurs de la republique
gagnait aussi ses ennemis interieurs. Les Vendeens, divises, epuises,
n'etaient pas eloignes de la paix; pour les decider, il n'y avait qu'a
la leur proposer adroitement, et la leur faire esperer sincere. Les
forces de Stofflet, Sapinaud et Charette, etaient singulierement
reduites. Ce n'etait plus que par contrainte qu'ils faisaient marcher
leurs paysans. Ceux-ci, fatigues de carnage, et surtout ruines par les
devastations, auraient volontiers ab
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