, ayant dirige les operations des armees pendant
la campagne des Pays-Bas, etait le premier et veritable auteur des
succes. Pichegru, et surtout Jourdan, l'avaient seconde a merveille
pendant cette suite sanglante de combats. Mais depuis qu'on avait passe
de la Belgique en Hollande, tout etait du aux soldats et a la saison.
Neanmoins Pichegru, general de l'armee, eut toute la gloire de cette
conquete merveilleuse, et son nom, porte sur les ailes de la renommee,
circula dans toute l'Europe comme celui du premier general francais.
Ce n'etait pas tout d'avoir conquis la Hollande, il fallait s'y conduire
avec prudence et politique. D'abord il importait de ne pas fouler le
pays, pour ne point indisposer les habitans. Apres ce soin, il restait a
imprimer a la Hollande une direction politique, et on allait se trouver
entre deux opinions contraires. Les uns voulaient qu'on rendit cette
conquete utile a la liberte, en revolutionnant la Hollande; les autres
voulaient qu'on n'affichat pas un trop grand esprit de proselytisme,
afin de ne pas alarmer de nouveau l'Europe prete a se reconcilier avec
la France.
Le premier soin des representans fut de publier une proclamation, dans
laquelle ils declaraient qu'ils respecteraient toutes les proprietes
particulieres, excepte cependant celles du stathouder; que ce dernier
etant le seul ennemi de la republique francaise, ses proprietes etaient
dues aux vainqueurs en dedommagement des frais de la guerre; que les
Francais entraient en amis de la nation batave, non point pour lui
imposer ni un culte, ni une forme de gouvernement quelconques, mais pour
l'affranchir de ses oppresseurs, et lui rendre les moyens d'exprimer son
voeu. Cette proclamation, suivie de veritables effets, produisit
l'impression la plus favorable. Partout les autorites furent renouvelees
sous l'influence francaise. On exclut des etats quelques membres qui n'y
avaient ete introduits que par l'influence stathouderienne; on choisit
pour president Petter Paulus, ministre de la marine avant le
renversement du parti republicain en 1787, homme distingue et tres
attache a son pays. Cette assemblee abolit le stathouderat a perpetuite,
et proclama la souverainete du peuple. Elle vint en informer les
representans, et leur faire hommage en quelque sorte de sa resolution.
Elle se mit a travailler ensuite a une constitution, et confia a une
administration provisoire les affaires du pays. Sur les quatre-vingts ou
quatre-vingt-dix vaiss
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