autre fois par celui de Merlin
(de Douai), que les armees avaient recu ordre de poursuivre leurs
triomphes, et de n'entendre les propositions de paix qu'au milieu des
capitales ennemies.
Les propositions de la Hollande lui parurent en effet trop tardives
pour etre acceptees, et il ne crut pas devoir consentir a negocier a
l'instant ou on allait etre maitre du pays. Abattre la puissance
stathouderienne, relever la republique hollandaise, lui sembla digne de
la republique francaise. On s'exposa, a la verite, a voir toutes les
colonies de la Hollande et meme une partie de sa marine, devenir la
proie des Anglais, qui declareraient s'en emparer au nom du stathouder;
mais les considerations politiques devaient l'emporter. La France ne
pouvait pas ne pas abattre le stathouderat; cette conquete de la
Hollande ajoutait au merveilleux de ses victoires, intimidait davantage
l'Europe, compromettait surtout les flancs de la Prusse, obligeait cette
puissance a traiter sur-le-champ, et par-dessus tout rassurait les
patriotes francais. En consequence Pichegru eut ordre de ne plus
s'arreter. La Prusse, l'Empire, n'avaient encore fait aucune ouverture,
et on n'eut rien a leur repondre. Quant a l'Espagne, qui promettait de
reconnaitre la republique et de lui payer des indemnites, a condition
qu'on ferait vers les Pyrenees un petit etat a Louis XVII, elle fut
ecoutee avec mepris et indignation, et ordre fut donne aux deux generaux
francais de s'avancer sans relache. Quant a la Vendee, un decret
d'amnistie fut rendu: il portait que tous les rebelles, sans distinction
de grade, qui poseraient les armes dans l'intervalle d'un mois, ne
seraient pas poursuivis pour le fait de leur insurrection.
Le general Canclaux, destitue a cause de sa moderation, fut replace a la
tete de l'armee dite de l'Ouest, qui comprenait la Vendee. Le jeune
Hoche, qui avait deja le commandement de l'armee des cotes de Brest,
recut en outre celui de l'armee des cotes de Cherbourg: personne n'etait
plus capable que ces deux generaux de pacifier le pays, par le melange
de la prudence et de l'energie.
Pichegru, qui avait recu ordre de poursuivre sa marche victorieuse,
attendait que la surface du Wahal fut entierement prise. Notre armee
longeait le fleuve; elle etait repandue sur ses bords vers Millingen,
Nimegue, et tout le long de l'ile de Bommel, dont nous etions maitres.
Walmoden, voyant que Pichegru, vers Bommel, n'avait laisse que quelques
avant-postes sur la ri
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