ve droite, les replia, et commenca un mouvement
offensif. Il proposait au prince d'Orange de se joindre a lui, pour
former de leurs deux armees reunies une masse imposante, qui put arreter
par une bataille l'ennemi qu'on ne pouvait plus contenir maintenant par
la ligne des fleuves. Le prince d'Orange, tenant a ne pas decouvrir la
route d'Amsterdam, ne voulut jamais quitter Gorcum. Walmoden songea a se
placer sur la ligne de retraite, qu'il avait tracee d'avance du Wahal a
la Linge, de la Linge au Leck, du Leck a l'Yssel, par Thiel, Arnheim et
Deventer.
Tandis que les republicains attendaient la gelee avec la plus vive
impatience, la place de Grave, defendue avec un courage heroique par le
commandant Debons, se rendit presque reduite en cendres. C'etait la
principale des places que les Hollandais possedaient au-dela de la
Meuse, et la seule qui n'eut pas cede a l'ascendant de nos armes. Les
Francais y entrerent le 9 nivose (29 decembre). Enfin, le 19 nivose (8
janvier 1795), le Wahal se trouva solidement gele. La division Souham le
franchit vers Bommel; la brigade Dewinther, detachee du corps de
Macdonald, le traversa vers Thiel. A Nimegue et au-dessus, le passage
n'etait pas aussi facile, parce que le Wahal n'etait pas entierement
pris. Neanmoins le 21 (10), la droite des Francais le passa au-dessus de
Nimegue, et Macdonald, appuye par elle, passa a Nimegue meme dans des
bateaux. En voyant ce mouvement general, l'armee de Walmoden se retira.
Une bataille seule aurait pu la sauver; mais dans l'etat de division et
de decouragement ou se trouvaient les coalises, une bataille n'aurait
peut-etre amene qu'un desastre. Walmoden executa un changement de front
en arriere, en se portant sur la ligne de l'Yssel, afin de gagner le
Hanovre par les provinces de la terre ferme. Conformement au plan de
retraite qu'il s'etait trace, il abandonna ainsi les provinces
d'Utrecht et de la Gueldre aux Francais. Le prince d'Orange resta vers
la mer, c'est-a-dire a Gorcum. N'esperant plus rien, il abandonna son
armee, se presenta aux etats reunis a La Haye, leur declara qu'il avait
essaye tout ce qui etait en son pouvoir pour la defense du pays, et
qu'il ne lui restait plus rien a faire. Il engagea les representans a ne
pas resister davantage au vainqueur, pour ne pas amener de plus grands
malheurs. Il s'embarqua aussitot apres pour l'Angleterre.
Des cet instant, les vainqueurs n'avaient plus qu'a se repandre comme un
torrent dans toute la H
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