FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   27   28   29   30   31   32   33   34   35   36   37   38   39   40   41   42   43   44   45   46   47   48   49   50   51  
52   53   54   55   56   57   58   59   60   61   62   63   64   65   66   67   68   69   70   71   72   73   74   75   76   >>   >|  
les gazometres, a Chartres, ne sont pas volumineux. La veille, le directeur de l'usine a declare que le gonflement etait impossible, mais le prefet a pris notre parti avec beaucoup d'energie, de patriotisme, et nous a tires d'un grand embarras. Il fait venir le directeur de l'usine. --Il faut absolument, lui dit-il, que vous fournissiez a ces messieurs douze cents metres cubes de gaz. --Mais, monsieur le prefet, je n'ai que ce volume de gaz dans mes gazometres, et c'est precisement ce que la ville va m'absorber pour l'eclairage de la nuit. --Eh bien! vous n'eclairerez pas la ville, on ne vous fera aucun proces, je me charge de tout. Voila comment les becs de gaz, a Chartres, n'ont pas ete allumes dans la nuit du 19 au 20 octobre. Les rues etaient noires comme un four eteint, mais personne ne songeait a se plaindre: on savait dans quel but il fallait se passer de lumiere. Le jeudi, a midi, le ballon est gonfle, mais le vent est d'une violence extreme. Le commandant Duval, qui est a Chartres avec 1,200 marins, nous a envoye une trentaine de matelots, qui ont toutes les peines du monde a maitriser l'aerostat. On nous dit en ville que les Prussiens ne sont pas loin, qu'il est temps de partir; d'ailleurs, depuis quelques jours, les evenements sont accablants, desastreux. Orleans vient d'etre pris par l'ennemi; Dreux a ete envahi; Soissons a capitule, et au moment ou nous faisons les preparatifs du depart, Chateaudun est impitoyablement bombarde. Mais les nouvelles venues de Paris ont affermi le courage de tous; on a foi dans le triomphe final; Gambetta vient de nous dire: "A Paris, le peuple, de jour en jour plus heroique, prepare le salut de la France." A deux heures, les rafales s'elevent puissantes et terribles; le ballon est tellement torture, secoue, penche, que c'est un miracle s'il ne creve pas. M. Revilliod est calme, plein de resolution; malgre la tempete, il va partir. Au moment ou il se dispose a monter dans la nacelle, un officier nous aborde et nous remet une lettre du commandant, "M. l'aeronaute est prevenu que s'il ne peut partir immediatement, il doit bruler son ballon et ses depeches, s'il veut les sauver des mains de l'ennemi." Le commandant demeure a deux pas; nous courons chez lui. Nous le trouvons avec ses officiers. Un grand feu flambe dans la cheminee, il y jette une quantite de lettres et de papiers. --Messieurs, nous dit-il, j'ai ordre d'evacuer Chartres, qui ne sera pas defendu; s
PREV.   NEXT  
|<   27   28   29   30   31   32   33   34   35   36   37   38   39   40   41   42   43   44   45   46   47   48   49   50   51  
52   53   54   55   56   57   58   59   60   61   62   63   64   65   66   67   68   69   70   71   72   73   74   75   76   >>   >|  



Top keywords:
Chartres
 

ballon

 

commandant

 

partir

 
moment
 
prefet
 

gazometres

 
ennemi
 

directeur

 

prepare


terribles

 

tellement

 
heroique
 

elevent

 
France
 
rafales
 

heures

 

puissantes

 
affermi
 

faisons


preparatifs

 

depart

 

Chateaudun

 
capitule
 

Soissons

 
envahi
 

impitoyablement

 

bombarde

 

triomphe

 

Gambetta


nouvelles

 

venues

 
torture
 

courage

 

peuple

 

aeronaute

 
trouvons
 
officiers
 

courons

 

sauver


demeure

 

flambe

 

cheminee

 

evacuer

 
defendu
 

Messieurs

 
papiers
 

quantite

 
lettres
 

depeches