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roit le fleuve est d'une grande largeur, il s'etend comme un lac immense dont les rayons lunaires font le plus admirable miroir. Le moment de l'hesitation est passe, il faut prendre une resolution subite et decisive. Le vent va nous lancer sur la rive opposee, contre une falaise enorme; en un instant nous nous pendons a la corde de la soupape, elle s'ouvre beante, fait entendre une musique etrange: c'est le gaz qui s'echappe. Nous rendons la main, les clapets se ferment, avec un bruit sonore qu'amplifie la rotondite de la sphere d'etoffe. Nous piquons une tete dans la Seine, mais en aeronautes experts, nous avons calcule notre chute. Nos cordes tombent dans l'eau, y glissent, et notre nacelle s'arrete a 45 metres au-dessus du fleuve. Sachant imiter le mouvement de l'oiseau qui se laisse tomber de haut, pour effleurer la surface liquide, le _Jean-Bart_ a evite la noyade. La falaise est un ecran immense qui intercepte le vent, et l'air est si calme au-dessus de la Seine, que notre ballon reste completement immobile a quelques metres au-dessus du fleuve. Le courant frappe les cordes trainantes, y clapote avec un leger bruissement; la lune eclaire le globe aerien, qui, au milieu de ce tableau nocturne, offre un aspect merveilleux. Nous entendons bientot des clameurs sur le rivage. Une foule de mariniers sont venus, a l'approche de l'aerostat tombe des nues. Parmi les cris de tous, on distingue quelques voix feminines qui se detachent de ce concert humain, comme les flutes aigues d'un orchestre. --Si ce sont des Prussiens, dit l'une d'elles, nous allons les tenir, ils ne nous echapperont pas! --Tirez les cordes, repondons-nous en criant de toute la force de nos poumons. Amenez-les sur le rivage. Sur ces entrefaites une barque montee par quatre ou cinq hommes vient de paraitre a la surface de l'eau. L'un d'eux nous crie qu'il arrive a notre aide. Bientot en effet les rameurs nous ont rejoints au milieu du fleuve, ils saisissent un de nos cables qu'ils amenent peniblement au rivage. On a toutes les peines du monde a se faire entendre au milieu des clameurs. --Silence, silence, crions-nous avec le ton des huissiers a la Chambre, ecoutez-nous!... Le bruit se calme en effet, et sur nos ordres, les mariniers que l'on distingue difficilement au milieu de la nuit, tirent notre corde, mais ils s'y pendent tous avec un enthousiasme qu'il est impossible de moderer. Ils s'y cramponnent si brusquement dans leur ardeur, q
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