s la nacelle, attachent au cercle quatre cables de 50 metres de
haut que retiennent 150 hommes du 39e de ligne. Ils se font elever a 30
metres de haut environ, et, fouette, cocher! le ballon se met en marche
remorque par les braves soldats.
La _Ville de Langres_ sur son chemin rencontre des obstacles, des ponts ou
les soldats sont obliges de se reunir en un seul groupe qui n'offre
plus alors qu'un point d'attache unique et moins equilibre, des fils
telegraphiques, le desespoir des aerostiers obliges de se faire hisser
dans l'air, et de jeter des cables au-dessus des poteaux. Heureusement le
temps est calme; le voyage s'effectue dans de bonnes conditions. Apres
deux heures de marche l'aerostat arrive a Saran pres Cercotte, sur les
derrieres de l'armee francaise. Il est 3 heures, l'equipe se met en mesure
de faire une premiere ascension d'essai.
On installe a terre des plateaux de bois charges de pierres, et munis de
deux poulies solides, autour desquelles glissent les cables destines a
retenir au sol l'aerostat. A chaque corde une trentaine de soldats font la
manoeuvre. Suivant qu'ils laissent filer la corde ou qu'ils la tirent, le
ballon convenablement leste monte ou descend.
La premiere ascension s'execute dans de bonnes conditions a 200 metres
de haut, et de cette hauteur, qui est celle de trois tours de Notre-Dame
superposees, on a sous les yeux un vaste et splendide horizon.
Apres cette experience, une estafette accourt, c'est un aide de camp
du general d'Aurelies de Paladine dont le quartier general est a
Saint-Peravy; il vient savoir d'ou est parti ce ballon qu'il croit
libre; le chef de l'armee de la Loire n'a pas encore ete prevenu par le
gouvernement de l'arrivee des aerostiers militaires.
Pendant que des employes du telegraphe envoyes par M. Steenackers
s'occupent des demarches a faire aupres du general, l'aerostat captif
continue le lendemain ses ascensions. M. Bertaux s'eleve a 180 metres
de haut, avec M. Regnault, employe du telegraphe. Un appareil Morse est
installe dans la nacelle, le fil telegraphique descend jusqu'a terre et
communique a un autre fil qui va jusqu'a Tours.
Suspendus au milieu des airs en presence de l'armee francaise, les
aeronautes correspondent par l'electricite avec le gouvernement de Tours.
Voici la depeche qu'ils envoient au directeur des telegraphes:
--Nous sommes en l'air a 180 metres de haut, nous decouvrons fort bien la
plaine, mais un brouillard epais nous cache la
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