des chasseurs, des grenadiers, des dragons de l'Imperatrice, pour la
cavalerie.
En temps de paix, chaque regiment de cavalerie avait, a sa suite, un
escadron de velites comprenant deux compagnies de 125 hommes chacune,
et chaque regiment d'infanterie un bataillon comprenant deux
compagnies de 150 velites. En temps de guerre, ces compagnies se
fondaient avec celles des vieux soldats, qui recevaient 45 velites et
se trouvaient ainsi portees au nombre de 125 hommes. Chacune d'elles
laissait en depot, a Paris, 20 vieux soldats et 15 velites. Le costume
de ces derniers etait, naturellement, celui du corps dans lequel ils
avaient ete verses.
En 1809, l'Empereur detacha, des fusiliers-grenadiers, un bataillon de
velites pour servir de garde a la Grande-Duchesse de Toscane, a
Florence. Ce bataillon continua a compter dans la Garde imperiale,
fit les campagnes de Russie et de Saxe, et fut incorpore au 14e de
ligne, en 1814. Des velites, tires des fusiliers-grenadiers furent
aussi attaches au service du prince Borghese, a Turin, et du prince
Eugene, a Milan.
On forma d'abord les velites a Saint-Germain-en-Laye, puis a Ecouen et
a Fontainebleau, ou Bourgogne suivit les cours d'ecriture,
d'arithmetique, de dessin, de gymnastique, destines a completer
l'instruction militaire de ces futurs officiers, car, apres quelques
annees, les plus capables etaient promus sous-lieutenants.
Au bout de quelques mois, Bourgogne montait, avec ses camarades, dans
les voitures requisitionnees pour le transport des troupes; la
campagne de 1806 allait commencer. Elle le conduit en Pologne ou il
passe caporal (1807). Deux ans apres, il prend part a la sanglante
affaire d'Essling, ou il est deux fois blesse[1]. De 1809 a 1811, il
combat en Autriche, en Espagne, en Portugal; 1812 le retrouve a Wilna,
ou l'Empereur reunit sa Garde, avant de marcher contre les Russes.
Bourgogne etait devenu sergent.
[Note 1: Il fut blesse a la jambe et au cou. La balle, entree dans
le haut de la cuisse droite, ne put etre extraite. Dans ses derniers
jours, elle etait descendue a 15 centimetres du pied.]
Il avait donc ete un peu partout, et partout il avait note ce qu'il
voyait. Quel tresor pour l'histoire intime de l'Armee, sous le premier
Empire, s'il a vraiment laisse quelque part, comme un passage de son
livre parait en exprimer le dessein[2]; des _Souvenirs_ complets! Mais
nos renseignements a cet egard ne permettent point de l'esperer.
[Note 2: Voir p.
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