is,
mort en 1870.--Marie-Francoise Monnier, leur mere, etait nee a Conde
en 1764.]
Mais Bourgogne n'en est pas moins oublie au ministere, ou l'on ne
retrouve aucune trace de ses services. M. de Vatimesnil est oblige de
former un dossier qu'il envoie le 24 septembre. Deux mois apres, le 10
novembre, l'ancien velite est enfin nomme lieutenant-adjudant de
place, mais a Brest, et non a Conde! C'etait bien loin, mais enfin il
avait un pied a l'etrier, et puis la croix vint, le 21 mars 1831,
l'aider a prendre patience, sinon a oublier le sol natal. De nouvelles
demarches sont faites pour le poste d'adjudant de place a
Valenciennes. Il n'y omet point son titre d'electeur, important alors.
Son voeu fut enfin exauce le 25 juillet 1832, et l'on se souvient
encore, a Valenciennes, des services qu'il rendit, notamment pendant
les troubles de 1848. Ses droits a la retraite lui valurent, en 1853,
une pension de douze cents francs[7].
[Note 7: Nous avons trouve les lettres de M. de Vatimesnil dans le
dossier militaire de Bourgogne, aux Archives de la Guerre.]
Il mourut, octogenaire, le 15 avril 1867, deux annees apres le
legendaire Coignet, qui alla jusqu'a quatre-vingt-dix ans. On voit que
leur rude existence n'avait pas suffi pour hater leur fin. Il est vrai
qu'il fallait etre exceptionnellement solide pour avoir survecu.
Malheureusement, des souffrances physiques empoisonnerent ses derniers
jours. Elles ne lui enleverent, toutefois, ni la belle humeur, ni la
philosophie qui formait le fond de son caractere. Une de ses nieces,
Mme Bussiere, veuve d'un chef d'escadrons d'artillerie, etait
d'ailleurs venue, apres la mort de sa seconde femme, victime du
cholera qui sevit a Valenciennes en 1866, adoucir, par des soins
devoues, l'amertume de ses maux.
Le portrait de notre heros, qui a pris place en tete du volume, est la
reproduction d'une lithographie representant Bourgogne a l'age de
quarante-cinq ans, avec l'air officiellement severe et le regard un
peu dur de l'adjudant de place, personnification vivante de la
consigne. Mais ce que nous savons de sa bonte naturelle montre que
c'est ici le cas d'appliquer le precepte du poete:
Garde-toi, tant que tu vivras.
De juger les gens sur la mine!
Ajoutons qu'au temps de sa jeunesse il passait, non sans raison, pour
un beau soldat: sa haute stature, son air martial imposaient[8].
[Note 8: Voici, d'apres une note de ses _Memoires_, la liste des
grandes batailles auxquelles
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