i, qui n'etait que fils de ses oeuvres, avait travaille au
succes de la glorieuse maison qui pour une part, une grosse part,
etait sienne, eh bien! ils allaient voir. Ah! ah!
Il sortit avec eux, et bien qu'ils parussent presses de rentrer
dans leurs bureaux pour se communiquer leurs impressions et sans
doute voir ce qu'ils avaient a faire contre l'intruse, d'un signe
auquel ils obeirent, -- ce qui etait deja un triomphe, -- ils les
emmena sous sa veranda, d'ou le bruit des voix contenues ne
pouvait pas arriver jusqu'au bureau de M. Vulfran.
"Vous avez ete etonnes de voir cette... petite installee dans le
bureau du patron", dit-il.
Ils ne crurent pas devoir repondre, ne pouvant pas plus
reconnaitre leur etonnement que le nier.
"Je l'ai bien vu, dit-il en appuyant; si vous n'etiez pas arrives
en retard ce matin, j'aurais pu vous prevenir pour que vous vous
tinssiez mieux."
Ainsi il leur donnait une double lecon: -- la premiere, en
constatant qu'ils etaient en retard; la seconde, en leur disant,
lui qui n'avait passe ni par l'Ecole polytechnique, ni par les
colleges, que leur tenue avait manque de correction. Peut-etre la
lecon etait-elle un peu grossiere, mais son education l'autorisait
a n'en pas chercher une plus fine. D'ailleurs les circonstances
lui permettaient de ne pas se gener avec eux: quoi qu'il dit, ils
l'ecouteraient; et il en usait.
Il continua:
"Hier M. Vulfran m'a averti qu'il installait cette petite au
chateau, et que desormais elle travaillerait dans son cabinet.
-- Mais quelle est cette petite?
-- Je vous le demande. Moi je ne sais pas; M. Vulfran non plus, je
crois bien.
-- Alors?
-- Alors il m'a explique que depuis longtemps il voulait avoir
pres de lui quelqu'un d'intelligent, de discret, de fidele, en qui
il pourrait avoir pleine confiance.
-- Ne nous a-t-il pas? interrompit Casimir.
-- C'est justement ce que je lui ai dit: N'avez-vous pas
M. Casimir, M. Theodore? M. Casimir, un eleve de l'Ecole
polytechnique, ou il a tout appris, en theorie s'entend, qui pour
l'X ne craint personne, enfin qui vous est si attache;
M. Theodore, qui connait la vie et le commerce pour avoir passe
ses premieres annees aupres de ses parents, dans des difficultes
qui pour sur l'ont forme, et qui d'autre part a pour vous tant
d'affection. Est-ce que tous deux ne sont pas intelligents,
discrets, fideles, et ne pouvez-vous pas avoir toute confiance en
eux? Est-ce qu'ils pensent a autre chose q
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